Les IGP s’emparent de la durabilité
Le congrès des IGP s’est tenu le 7 juillet en Ardèche, sur la thématique de la durabilité. Plusieurs pistes de réflexion ont été soulevées.
Le congrès des IGP s’est tenu le 7 juillet en Ardèche, sur la thématique de la durabilité. Plusieurs pistes de réflexion ont été soulevées.
C’est un fait. Tous les textes européens intègrent désormais la notion de durabilité. « Depuis 2019, le green deal est au centre de la politique de l’Union européenne », a en effet expliqué Stéphanie Pelet, avocate aux barreaux de Bruxelles et Paris lors du congrès des IGP le 7 juillet. Les prochaines réglementations sur les pesticides, l’étiquetage ou encore les IG n’y feront pas exception. La viticulture doit donc s’y préparer et dispose pour cela de nombreux outils, comme le stockage du carbone dans les sols, sa captation lors de la fermentation, l’utilisation d’engrais décarbonés, etc.
D’autres techniques pourraient être intéressantes comme l’amélioration du matériel végétal grâce à aux NBT, même si l’édition génomique ne fait pour l’heure pas consensus au sein de l’Europe. Par ailleurs, « l’évaluation des risques, qui est une obligation européenne, est très lourde, a remarqué Marc Kuntz, spécialiste en biotechnologies végétales au CNRS de Grenoble. Il faut compter plus de 100 millions d’euros. Je vois mal qui pourrait avancer cette somme dans la filière viticole. »
Quoi qu’il en soit, le principal enjeu de la filière sera d’arriver à concilier action climatique et rentabilité économique, via la production d’énergie renouvelable et de produits biosourcés, et/ou le bas carbone. Avant de se lancer, il faut néanmoins « savoir qui va acheter les crédits et à quel prix », a rappelé Marie-Cécile Damave, responsable innovation et affaires internationales chez Agridees. Mais sur ce créneau, la filière viticole a clairement un coup à jouer. Quelle grosse marque de cosmétique ou de béton ne rêverait pas de vanter auprès de ses clients ses achats des crédits carbone auprès de tel ou tel autre vigneron ?