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Le purin d’ortie, une efficacité en demi-teinte

Les techniciens champenois testent depuis plusieurs années l’effet du purin d’ortie. Selon les années, ils constatent un effet bénéfique variable contre le mildiou.

Une moindre sensibilité au mildiou et un effet biostimulant, tels sont les arguments de vente du champenois David Collot pour ses extraits fermentés d’ortie. Céline Jolibois, conseillère à la chambre d’agriculture de la Marne, et Maxime André, du Comité champagne, ont tenté de vérifier leur impact sur dix parcelles expérimentales. En année à faible pression parasitaire, comme 2017, associé au cuivre à la dose de sept litres par hectare, l’intérêt de telles préparations ne ressort pas vraiment. En revanche, sur une année à forte pression comme 2016, elles ont donné quelques résultats intéressants. « Sur le site d’Allemant, nous avons observé un gain d’efficacité contre le mildiou par rapport à une stratégie de cuivre seul, d’environ 30 % sur feuilles et sur grappes à la fin juillet », rapporte Céline Jolibois. Sur les autres parcelles, un écart plus ou moins fort existe, sans toutefois être significatif.

Deux kilos de cuivre en moins pour la même efficacité

« C’est le problème de ces préparations, acquiesce Sébastien Carré, de la chambre d’agriculture de l’Aube. L’effet n’est pas constant, il varie selon le site, l’itinéraire technique, l’année… » De son côté, il teste depuis 2010 le bénéfice de tisanes de plantes (orties et huit autres essences telles que la bourdaine et la valériane) en mélange à trois litres par hectare. Sur la commune des Riceys, la préparation a permis de baisser la dose de cuivre de six à quatre kilos en gardant une efficacité acceptable lors des années difficiles comme 2013 et 2016, alors que la modalité à quatre kilos de cuivre seul commençait à décrocher. Mais sur Verzy, les résultats ont été moins satisfaisants… Les techniciens ont également évalué l’effet de l’ortie sur l’azote de la vigne. « L’appareil N-tester ne m’a pas indiqué de différence », relate Céline Jolibois. De son côté, Maxime André a observé une légère tendance à la hausse de l’azote assimilable dans les moûts, mais rien de significatif. Au champ, certains notent toutefois des signes visuels. « Sur les parcelles où j’ai utilisé le produit à trente litres par hectare, la chute des feuilles est intervenue plus tard », témoigne un viticulteur champenois.

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