Aller au contenu principal

L’armagnac veut doubler sa production d’ici 5 ans

Bien décidé à ne pas laisser passer le train de la vogue des spiritueux, l’armagnac se lance dans un plan de conquête à horizon 2030 destiné à dynamiser sa filière. 

Jérôme Delord, président du Bureau national interprofessionnel de l'armagnac, et Olivier Goujon, son directeur, ont exposé les ambitions du plan Armagnac 2030 à Paris, le 15 décembre dernier.
© C.Gerbod

Tout en assumant pleinement son statut de petit poucet à côté du géant cognac, l’armagnac veut évoluer. Le travail a déjà commencé dans le vignoble mais de façon isolée. L'équipe de direction du Bureau national interprofessionnel de l’armagnac (BNIA) entend structurer le mouvement pour entraîner l’eau-de-vie dans une dynamique vertueuse et augmenter la production. Cet objectif est au coeur du plan d’action Armagnac 2030 présenté lors d’une conférence de presse parisienne, le 15 décembre dernier.

Faire le plein du potentiel de production

« Il faut redistiller », plaide Jérôme Delord, tout nouveau président du BNIA. Il vise un doublement de la production d'ici 5 ans. Le défi n’est pas mince face aux aléas climatiques qui affectent durement la zone de production armagnac et IGP côtes-de-gascogne ces dernières années. Sur les 5 000 hectares délimités en armagnac, 1 878 hectares ont été affectés à la distillation en 2021, faisant fondre les déclarants à 377 contre 490 en 2018. Cette année-là, la distillation avait concerné 2 420 hectares.

Résultat, le volume distillé a atteint 10 029 hectolitres d’alcool pur en 2021, soit 5 000 hectolitres de moins qu’en 2019. L’année 2022 a été à nouveau difficile entre grêle et sécheresse. Le BNIA espère atteindre 9 000 à 10 000 hectolitres d'alcool pur. « Il faudrait 15 à 20 000 hectolitres d’alcool pur pour renouveler le stock », se désole Jérôme Delord.

Un plan Armagnac 2030 coconstruit

Face au défi de la croissance, les chantiers sont multiples. L’interprofession les a définis dans un plan Armagnac 2030 construit avec les acteurs de la filière.

 

La priorité est de convaincre les opérateurs que l’armagnac n’est pas une variable d’ajustement de l’IGP côtes-de-gascogne mais un choix stratégique. Parmi les sept chantiers énumérés par Olivier Goujon, directeur du BNIA et Jérôme Delord, la constitution d’un « Observatoire amont-aval économique et technique » se place en numéro Un. L'équipe du BNIA est bien consciente que ce sont avant tout les chiffres de marché et de valorisation qui peuvent convaincre.

Les autres chantiers qui vont être lancés sont : le renforcement de l'attractivité du produit et de la région ; la communication ; les pratiques durables ; le travail sur la mémoire, l'identité et la pédagogie ; le spiritourisme et la gouvernance de la filière.

Une dynamique positive à amplifier

Tous ce chantiers veulent amplifier les signes de renouvellement déjà visibles, Olivier Goujon mentionne le succès de la blanche armagnac (eau de vie non passée en barrique) qui de 9 opérateurs il y a 15 ans est passée 46 en 2021. Très en vogue dans les cocktails, cet alcool blanc permet des rentrées d’argent plus rapides que les armagnacs traditionnels.  

Autre indicateur favorable, la hausse des négociants actifs, passés de 164 en 2018 à 172 en 2021. « Des nouveaux arrivants qui ne s’enchaînent pas dans les vieux cadres », se réjouit Jérôme Delord.

Enfin, l'export et sa hausse de 24 % en volume en 2021 par rapport à 2020, constitue également une mouvement à poursuivre.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Parcelle de gewurztraminer en Alsace (67), à Traenheim, à l&#039;automne, prise le 24/10/2024. La vigne est enherbée. </em>
Loi de finances 2025 : deux mesures actées pour la filière viticole

L’interminable feuilleton du vote de la loi de finances 2025 se termine avec deux dispositions importantes acquises pour la…

<em class="placeholder">vérification de la pression des pneus d&#039;un tracteur avec un manomètre. Agriculteur. contrôle du matériel. machinisme agricole. Entretien de l&#039;équipement. prévention des ...</em>
Matériel agricole : quatre pistes pour l’entretenir à moindre frais

La maintenance du parc de matériel agricole représente un budget non négligeable. Voici quelques astuces et conseils pour…

<em class="placeholder">Joseph Malfait dans les vignes de Champagne.</em>
« Nous réalisons 20 % d’économie en étudiant le choix des piquets de vigne »

Joseph Malfait, responsable des achats viticoles chez Moët Hennessy, travaille sur l’optimisation des coûts économiques et…

Coûts viticoles : deux fois plus de charges à l’hectare en France qu’en Italie

Dans le trio de tête de la viticulture mondiale que nous formons avec l’Italie et l’Espagne, le niveau et la structure des…

<em class="placeholder">Tracteur John Deere 5ML autonome</em>
Le CES 2025 met à l’honneur les innovations dans les vignes à Las Vegas
Kubota et John Deere ont présenté quelques innovations au salon CES de Las Vegas.
<em class="placeholder">Parcelle de vigne test du produit MunioDis.</em>
MunioDis, nouvel espoir contre le gel de la vigne
Destiné à créer une couche pour protéger la vigne du gel, le nouveau produit MunioDis de l’entreprise ligérienne BVdis sera testé…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole