CARTOGRAPHIE
La géotraçabilité révèle le terroir
Le projet de recherche Géowine vient d’arriver à son terme. L’outil ouvre des perspectives nouvelles en matière de communication.
“Dans le projet Géowine, l’approche faite du terroir est nouvelle car c’est une approche statistique ”, indique Michel Gay, responsable du laboratoire de télédétection et de gestion des territoires de l’École d’ingénieurs de Purpan. Géowine est un projet de recherche qui aura duré deux ans et demi. Son objectif était de géolocaliser les parcelles de la coopérative Plaimont (appellation saint-mont) pour permettre une traçabilité de la vendange jusqu’à la bouteille. Objectif réussi puisque désormais au moyen d’un code bulle ou d’une lecture data/matrix, le consommateur peut identifier la parcelle type d’où provient son vin et en découvrir les différentes caractéristiques pédo-climatiques.
Le terroir se retrouve dans la vendange
Au-delà du formidable potentiel de développement commercial et marketing que Géowine laisse espérer, le projet a également un intérêt dans le débat sur la définition du terroir. “ C’est la première fois que l’on définit le terroir de manière statistique en combinant autant de données ”, explique Michel Gay. De quoi fournir quelques arguments scientifiques aux irréductibles sceptiques de l’effet terroir. Le laboratoire a pu “ superposer ” un nombre important de données concernant la géomorphologie (valeurs de pente, d’exposition, de courbure, d’accumulation des eaux de ruissellement…), le géoclimat (nombre d’heures d’éclairement, quantité d’énergie reçue en un point) et le sol (géologie). Ces données, croisées à “ l’analyse de la composition de la vendange (selon le cépage et la classe de terroir d’appartenance) ont fait apparaître des différences significatives entre les valeurs analytiques ”, conclut Michel Gay. Reste maintenant à étendre l’outil aux autres vignobles et révéler les innombrables terroirs français.
MARION IVALDI