Inter-Rhône mise sur la formation
Préparer la vallée du Rhône aux nouveaux enjeux mondialisés de demain. C’est l’objectif du président d’Inter-Rhône, Michel Chapoutier. Pour ce faire, le conseil d’administration a validé deux axes de travail. Le premier consiste à doter l’interprofession d’outils prospectifs. Le but est que tous les acteurs de la filière soient non seulement au courant du "business" de la région, mais aient une vision de l’avenir. "Il faut que chaque entreprise établisse un business plan à dix ans, peut être à l’aide des banques qui savent faire cela, indique Michel Chapoutier. Ensuite, l’interprofession pourra compiler ces données et donner un axe de développement."
Le second axe concerne la formation des futurs acteurs de la filière. Inter-Rhône souhaite mettre en place un système d’échange linguistique pour les enfants de viticulteurs ou d’acteurs de la filière, avec les pays ou les régions producteurs de vin et dotés de cépages rhodaniens. Et ce, à partir de la troisième. « En troisième et seconde, il s’agirait surtout d’un échange linguistique, poursuit Michel Chapoutier. En revanche, pour la première et la terminale, ainsi que pour le cycle secondaire, nous aimerions arriver à ce que le séjour se fasse sous forme de stage. »
Enjeux mondialisés
Pour mettre en place cet ambitieux projet, l’interprofession va travailler avec les universités et associations californiennes, australiennes et néo-zélandaises. Des contacts ont déjà été pris en Californie, afin de repérer des familles de viticulteurs ayant des enfants d’âge similaire et acceptant d’accueillir des Français. Côté hexagonal, Inter-Rhône sonde la filière pour savoir qui serait intéressé par la formule et disposé à recevoir des jeunes étrangers, et noue des liens avec les lycées agricoles de la région. "Nous aimerions déclencher quelques échanges ponctuels dès cet été, confie Arnaud Pignol, délégué général de l’interprofession. Mais cela devrait surtout monter en puissance à partir de 2016." Pour financer ces voyages, l’interprofession « aidera les moins à l’aise » promet Michel Chapoutier, et un système de bourses pourrait être mis en place. Mais à ce jour, aucun chiffre n’est avancé.