Impasse
Impossibilité technique de produire des plants Bio
La filière bio pourrait reformuler une demande de dérogation, excluant le traitement chimique des sols chez les pépiniéristes.
Guy Kastler, administrateur du réseau semences paysannes, est un farouche partisan de la biodiversité et de la sélection des plants en bio. « Aujourd'hui, constate-t-il, la production de plants de vigne biologiques est impossible légalement. Les vignerons produisent des vins bio avec des plants non bio ». En 2001, Guy Kastler avait fait une demande officielle auprès du ministère de l'agriculture pour obtenir une dérogation concernant la production de plants bio. Elle avait été refusée mais la filière bio envisage aujourd'hui de reformuler cette demande.
Une production identique au conventionnel
La production de plants bio se heurte aux règles de production, notamment pour les porte-greffes. « Si on veut utiliser des porte-greffes, on est obligé de choisir des clones agréés, produits sur les sols désinfectés des pépinières. Ils reçoivent des traitement contre la cicadelle de la flavescence dorée, traitements interdits en bio ».
Une solution pour contourner ce problème est, pour le vigneron bio, de produire lui-même ses greffons. Un vigneron a le droit de pratiquer, dans ses vignes, la sélection massale qui consiste à prélever des bois sur des souches saines de son vignoble. « Mais il faut que sa pépinière soit agréée, ce qui n'est pas forcément évident» constate Guy Kastler. Il reste bien une ultime solution, interdite par la loi : planter des plants sans porte-greffes à partir d'une sélection massale. « Quelques vignerons bio s'y mettent» . La dérogation proposée en 2001 proposait d'exclure le traitement des sols, d'interdire l'usage d'insecticides. La filière bio s'était engagée à chauffer les plants et réclamait le traitement par la roténone chez les pépiniéristes.