Grabuge autour de l’assurance récolte dans le Bordelais
« Ma banque m’a appelé pour me dire qu’elle allait faire un prêt-relais, pour pouvoir attendre l’arrivée des subventions pour l’assurance multirisque », témoigne un viticulteur bordelais, furieux de cette mésaventure, qui va jusqu’à avancer que cette assurance « est une arnaque ». Son cas n’est malheureusement pas isolé et provoque une sévère grogne dans le Bordelais. Les subventions devaient en effet être versées au 31 mars. Elles ne l’étaient toujours pas début mai.
Le taux de subvention de 65 % n’est plus garanti
Et ce n’est pas tout. Il n’y a actuellement aucune assurance que le taux de subvention, à l’origine annoncé à hauteur de 65 %, puisse être respecté. « Nous avons poussé à la roue pour que les viticulteurs souscrivent une assurance, s’indigne Hervé Grandeau, président de l’ODG bordeaux et bordeaux supérieur. Résultat, de 600, le nombre de souscripteurs est monté à 1 600. » Conséquence logique, le coût de la subvention explose et l’enveloppe est insuffisante. Mais les viticulteurs ne souhaitent pas payer les pots cassés. "On ne change pas les règles de jeu en cours de match, tempête le président. Nous resterons arc-boutés sur notre position et souhaitons aboutir au paiement des subventions annoncées à la souscription." Alerté, le Ministère a reçu les représentants de la production fin avril sur le sujet. Mais il s’est bien gardé de toute promesse. Tout au mieux, il va essayer de ponctionner l’argent dans d’autres fonds. Et il n'a pas manqué de rappeler que l'Europe laisse jusqu'au 30 juin pour effectuer les versements...