Foncier viticole : quelle taille pour mon exploitation
S’agrandir, conserver sa taille pour optimiser d’autres leviers ou réduire ? C’est la question ! Sur fond de démographie viticole grisonnante et de contexte socio-économique incertain, elle se pose avec plus d’acuité qu’auparavant.
S’agrandir, conserver sa taille pour optimiser d’autres leviers ou réduire ? C’est la question ! Sur fond de démographie viticole grisonnante et de contexte socio-économique incertain, elle se pose avec plus d’acuité qu’auparavant.
Selon le dernier recensement agricole, 51 % des exploitations viticoles sont dirigées par au moins un exploitant senior, donc par une personne âgée de 55 ans ou plus. Sous l’effet des transmissions avec ou sans reprise, le marché du foncier viticole va donc être très actif dans les années qui viennent. Les occasions d’agrandissement ne vont pas manquer.
En parallèle, l’évolution des modes de culture, des coûts de production, le manque de main-d’œuvre poussent à questionner la taille de son outil de production. S’y ajoute évidemment, l’évolution du marché du vin, avec des appellations en crise et d’autres très convoitées.
Si la surface exploitée est une « immobilisation » au sens comptable, elle n’est peut-être pas un élément aussi immobile que ça de la vie de l’exploitation ! Elle peut être un levier d’adaptation à l’environnement économique et commercial, afin de préserver ou augmenter sa rentabilité.
Le parcellaire viticole déjà en mouvement
Une certaine dynamique foncière semble déjà lancée. Les dernières données de la FNSafer témoignent d’un marché très actif. Elles indiquent qu’en 2022, les transactions viticoles ont atteint leur record depuis 2008. La fédération juge même que la surface de 18 400 hectares cédés en 2022, en hausse de 5,4 %, correspond à un niveau « inédit ».
Globalement, l’agrandissement moyen des exploitations est manifeste. Selon les données FranceAgriMer, la surface moyenne par producteur commercialisant tout ou une partie de sa récolte est passée à 6,23 hectares en 1999, à 8,44 hectares en 2009 et 9,97 hectares en 2019 (chiffres de la filière vitivinicole 2009-2019). La réalité est évidemment beaucoup plus diverse, une moyenne n’étant jamais que l’agglomération de cas individuels. Les experts interrogés pour ce dossier rappellent que classifier une exploitation par sa seule taille n’a pas de sens. La surface s’appuie sur un système économique propre à chaque domaine. Et il n’y a pas qu’un seul modèle qui fonctionne. C’est donc un ensemble de critères qu’il faut examiner lorsque l’on s’interroge sur la taille de son outil production.