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Bien choisir son poste à souder

MMA, MIG, TIG… Les exploitations viticoles peuvent regorger de différentes technologies de soudure, chacune avec ses atouts et ses contraintes. Voici les différents critères de choix.

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Le poste à souder de type inverter est la solution la plus économique et mobile.
© Telwin

Selon les utilisations et les caractéristiques des pièces à souder, il peut être intéressant d’avoir différents types d’appareils de soudure sur l’exploitation. Trois principales technologies sont utilisées pour l'autoconstruction ou les réparations dans le monde viticole : les inverters MMA, les semi-automatiques MIG et les TIG.

La soudure à l’arc accessible et mobile

Les appareils de soudure à l’arc électrique, également appelés inverters ou encore MMA (Manual Metal Arc), figurent parmi les postes de soudure les plus couramment rencontrés dans les exploitations viticoles. Simples et robustes, ils proposent une solution économique, que ce soit en termes de prix d’achat ou de consommables (les baguettes), pour réaliser des soudures aussi bien pour l’acier, que pour l’inox ou la fonte. Ils sont moins adaptés pour le cuivre ou l’aluminium. « On peut avoir un poste à souder pour moins de 100 euros et réaliser une grande majorité de soudures », explique Christophe Auvergne, conseiller machinisme à la chambre d’agriculture de l’Hérault. Vigneron à Monester, en Dordogne, Mathieu Valvassori a récemment acheté le sien 200 euros pour un ampérage élevé de 200 A.

Ces appareils utilisent le courant électrique pour faire fondre une électrode enrobée (appelée aussi baguette) et déposer un cordon de métal en fusion. Plus l’appareil est puissant, plus il est possible d’adapter des baguettes de grosse section. Compter une intensité minimale (un potentiomètre permettant ensuite de monter l'ampérage) de 100 à 110 A pour des baguettes de 2,5 mm de diamètre, pour souder jusqu’à 2 mm d’épaisseur, 125 à 140 A pour des baguettes de 3,2 mm de diamètre, pour souder jusqu’à 5 mm d’épaisseur. Pour des pièces plus épaisses, on multipliera les passages en prenant soin d’enlever la calamine (ou laitier), une sorte de croûte générée à chaque passage.

Légers et compacts, les inverters sont facilement déplaçables pour des réparations sur le terrain. Ils se contentent bien souvent d’une alimentation électrique 220 V. « C’est un appareil qui demande un petit peu de maîtrise pour faire de belles soudures », confie Damien Gilbert, viticulteur à Bréville, en Charente. « Mais au bout de 20 à 30 baguettes, on peut estimer qu’on a domestiqué la technique », rassure Christophe Auvergne. Le débit de chantier est aussi un des facteurs de choix. « Lorsqu’on a des longs linéaires à réaliser, on peut vite passer beaucoup de temps et consommer des baguettes, avertit Damien Gilbert. Je préfère le poste à souder semi-automatique. »

Le MIG pour les gros débits de chantier

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Le MIG permet de réaliser rapidement et facilement des grandes longueurs de soudure. © Esab
Aussi appelé MIG (Metal Inert Gaz), le poste à souder semi-automatique est nommé ainsi parce que le fil métallique chauffé jusqu’à fusion progresse de manière automatique au fur et à mesure de l’avancement de la soudure. Capable de souder l’aluminium, ce type d’appareil est facile à prendre en main et permet d’obtenir une belle finition, quelle que soit l’expérience de l’opérateur. « De plus, on peut réaliser de plus grosses soudures, apprécie Damien Gilbert. On va pouvoir pénétrer plus au cœur de la zone à souder. »

Pour fonctionner de manière optimale, le fil fondu doit être isolé de l’oxygène ambiant. C’est pour cette raison qu’il faut une bouteille de gaz inerte, généralement de l’argon, qui est soufflé tout autour de l’extrémité du fil de soudure. Ce procédé est incompatible avec les courants d’air qui peuvent mettre à mal l’environnement du fil d’électrode. « Mais il suffit de mettre une tôle de protection pour couper le courant d’air et/ou d’augmenter le flux de gaz pour contrer les effets », indique Mathieu Valvassori. Ces appareils existent en alimentation 220 V ou en triphasé (400 V), pour les postes présentant les plus forts ampérages. « J’ai renouvelé mon MIG il y a deux ans environ et remplacé mon vieux Castolin 160 A à potentiomètres par un modèle 300 A à écran tactile pour un tarif de 1 000 euros, cite pour exemple Mathieu Valvassori. Sur cet écran, on rentre l’épaisseur de tôle et ça se règle tout seul. »

Côté consommable, le coût en gaz reste assez modéré. « Une bombonne de gaz coûte une cinquantaine d’euros et me dure environ deux ans », explique Mathieu Valvassori, qui se définit comme un gros utilisateur du MIG. Concernant le tarif des bonbonnes, Damien Gilbert met en garde sur le choix du distributeur. « On veut des fois gagner 4 à 5 euros sur une bonbonne mais on peut se retrouver bloqué, en panne sèche, parce que le fournisseur n’est pas ouvert le samedi, explique-t-il. Je préfère privilégier les fournisseurs proches avec des horaires d’ouverture plus étendus. »

Du côté du fil, Mathieu Valvassori préfère mettre un peu plus cher en investissant dans du fil inox, qui ne va pas s’oxyder et s’écoulera plus facilement dans le cordon. Ajoutons qu’il existe une variante de fil, qui dispose d’un enrobage, dispensant du gaz.

Le TIG pour la soudure de précision

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Le TIG est une solution de soudure de précision qui demande un certain doigté. © Adobe Stock
Troisième technologie, le TIG (Tungsten Inert Gas) dispose d’une électrode au tungstène protégée comme pour le MIG par une enveloppe de gaz. L’opérateur tient de l’autre main une baguette de métal que l’électrode va soumettre à la fusion. De ce fait, ce procédé ne s’adresse pas aux débutants et demande un certain doigté. « Il m’a fallu un an de pratique pour commencer à maîtriser le TIG, explique Damien Gilbert. Mais cela vaut le coup. Cela permet de souder des tôles fines. Le résultat est très propre. C’est très adapté pour la tuyauterie pour les équipements de chai. En revanche, le travail de préparation, comme la découpe des tuyaux, doit être minutieux. Le TIG n’aime pas les petits jours entre deux pièces à souder. Je l’utilise aussi pour faire des petits supports de boîtier en cabine : cela donne l’impression d’avoir quelque chose de monobloc, alors qu’il y a plein de soudures. » Ne permettant pas de gros débits de chantier, ces appareils peuvent se montrer assez coûteux, mais la prestation de soudure avec cette technologie l’est également. Au final, le retour sur investissement est assez rapide.

Ne pas négliger les équipements de protection

En plus des équipements de soudure, il est important d’accorder du temps au choix des équipements de protection, notamment du masque. Un modèle relevable fixé sur la tête est plus confortable qu’un modèle tenu à la main. Damien Gilbert insiste aussi sur le prix : « Les premiers prix ont un temps de réponse (opacité) plus long, ce qui fait que nos yeux sont exposés plus longtemps. Il vaut mieux mettre plus cher mais être mieux protégé, notamment avec le TIG qui émet une lumière très violente. Personnellement, j’ai deux masques : l’un un peu moins cher pour le MIG qui projette beaucoup d’éclats et un second, acheté 350 euros, dont l’opacité est désactivable pour pouvoir réaliser soudure et meulage avec le même équipement. »

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