Estimer tous les impacts des changements de pratiques
Le système expert Optiagro33 met en évidence les contraintes induites pour l’organisation des temps de travaux et estime l’impact économique de ces changements de pratiques.

Passer au "zéro-herbicide" ou à la pulvérisation confinée. Envisager une conversion en bio ou un agrandissement. Pour aider les viticulteurs à mûrir leurs décisions, Optiagro33 simule tous les impacts. " C’est un outil complet qui permet une étude approfondie et personnalisée, explique Éric Chadourne ingénieur conseil indépendant et concepteur du système, diffusé via une convention avec la chambre d’agriculture de la Gironde. Les incidences même complexes d’un changement de pratique ont été envisagées et toutes les opérations au vignoble ont été prises en compte. On peut donc faire varier les paramètres quasiment à l’infini selon les besoins de chaque exploitant. "
L’outil calcule le cheminement de chaque engin
Dans la pratique, tout commence par un entretien approfondi avec le viticulteur. Le conseiller saisit toutes les données relatives à son exploitation (foncier, nature des sols, configuration des parcelles, densités, longueur des rangs, matériel, main-d’œuvre) et il le questionne pour intégrer toutes ses méthodes et ses contraintes de travail. Le système calcule alors le cheminement du matériel lors des interventions depuis l’exploitation jusqu’à la parcelle. Il modélise ensuite toutes les taches, y compris les temps de manœuvre en bout de parcelle, les allers-retours pour faire le plein d’eau entre traitements et tous les cheminements à pied. Reste à appliquer les vitesses de travail pour obtenir les temps de travaux. Résultats : en dehors des coûts de revient qui augmentent de façon plus ou moins supportable selon les exploitations, l’analyse met parfois en évidence que le changement envisagé va complexifier l’organisation du travail.
" Ce point est un frein important vis-à-vis d’un changement de pratiques comme le 'zéro-herbicide', pointe Éric Chadourne. Car même pour les exploitations où l’augmentation prévisible des temps de travaux peut paraître relativement supportable, le problème reste qu’il faut pouvoir absorber ces surcharges de travail sur une période concentrée sur quelques mois, à un moment où il y a beaucoup d’autres choses à faire sur une exploitation. Face à ce constat, on conseille d’intégrer le changement petit à petit. "