EF Polymer, un hydrorétenteur bientôt expérimenté en vigne ?
Une entreprise nipponne exposait un hydrorétenteur sur le Sival. Il va être testé en plantation et complantation.
Une entreprise nipponne exposait un hydrorétenteur sur le Sival. Il va être testé en plantation et complantation.
L’entreprise japonaise EF Polymer a reçu un Sival d’argent pour son hydrorétenteur biologique. Constitué d’un polymer « super-absorbant », 100 % organique, fabriqué à partir de biodéchets, comme des écorces d’oranges, il permet de retenir l’eau et de la restituer à la plante lorsque cette dernière en a besoin. Appliqué à la dose de 20 kg/ha, ce produit permettrait des économies d’eau allant jusqu’à 40 % et serait biodégradable en moins d’un an, pour une efficacité d’environ six mois.
Pas de demande ni d’autorisation de l’Anses mais une autorisation européenne
Le produit est classé dans la catégorie des amendements organiques de sol, et dispose à ce titre d'une autorisation d'usage en agriculture biologique, délivrée par Ecocert. Interrogée par nos soins, l’Anses stipule : « Pour le cas précis de l’EF Polymer, aucune autorisation de mise sur le marché n’a été délivrée par l’Anses. Nous n’avons pas d’informations concernant la composition exacte de ce produit. En conclusion : ce produit n’est pas autorisé à la vente en France à ce jour. »
Une assertion réfutée par EF Polymer, qui met en avant une autorisation européenne obtenue le 27 juin 2023. « EF Polymer a pu être mis sur le marché conformément au règlement UE n°2019/1009, indique Vincent Dupuy, business development manager de la firme. Pour tout ce qui concerne les matières fertilisantes au sens large, les règles de mise en marché en France, sont définies par le Code Rural (Art L. 255-1 et suivants). Aux termes du Code Rural, les matières fertilisantes doivent disposer d’une AMM, délivrée par l’Anses. Toutefois le Code Rural prévoit plusieurs exceptions à cette règle, dont la conformité à un règlement européen, qui permet la mention « Engrais CE ». »
L’EF Polymer n’a pas encore été testé en viticulture. Il devrait l’être dès cette année, explique Vincent Dupuy. Il serait plutôt approprié aux situations de plantation ou de complantation, le procédé n’étant pas encore assez efficace pour migrer en profondeur par lui-même. « Il faut le mettre dans le trou, directement au contact des racines », détaille Vincent Dupuy. EF Polymer vaut 9 euros HT le kilo.