D’où viendra le salut ?
L’an dernier, le gouvernement nous annonçait une révolution avec la tenue des États généraux de l’alimentation et de la loi qui en serait issue. La promesse était celle d’une rentabilité retrouvée et de meilleures conditions de vie pour les viticulteurs et agriculteurs français. Mais en voyant les allers-retours houleux entre l’Assemblée nationale et le Sénat, ponctués par un écrémage par le Conseil constitutionnel, finalement, ces États généraux n’ont servi qu’à étayer le constat qu’en France l’État a bien du mal à réformer.
Ce qui va changer ? Probablement quelques lignes dans les contrats et un peu de marge récupérée par le producteur sur le distributeur. Avec en contrepartie des surcoûts liés notamment à la hausse de la redevance pour pollution diffuse, ou encore de la paperasse supplémentaire pour établir des chartes avec les riverains. Décidément, la souplesse ne viendra pas des pouvoirs publics.
La révolution en revanche, pourrait bien venir du secteur privé. Quelques start-up font radicalement bouger les lignes. Il n’y a qu’à voir l’exemple de Vitibot qui, en seulement un an, a créé un robot viticole quasiment fonctionnel, déjà à l’œuvre sur le travail du sol. Si l’on fantasme depuis plusieurs décennies sur ces automates, ils sont aujourd’hui aux portes du vignoble et apparaissent comme une solution réaliste pour retrouver dès demain de la rentabilité.
Ces solutions seront également une réponse face à la pénurie de tractoristes, et de main-d’œuvre agricole en règle générale. Car il ne faut pas se voiler la face : dans ce monde résolument urbain, de moins en moins de personnes seront enclines à assurer les travaux des champs. Les robots pourraient également être un levier pour réduire l’exposition des opérateurs aux produits phyto ou aux accidents de matériels agricoles, et diminuer le recours aux herbicides. En espérant que l’accélération actuelle de la robotisation ne soit pas fauchée par l’inertie de l’Administration…