mâconnais
Cette mutuelle qui fait déborder la coupe
« Il faudrait que les législateurs reviennent à la réalité et remettent les pieds sur terre ! Un jour, il y aura peut-être une révolution en France sur cet aspect-là. » À l’occasion de la journée vendanges de la Cnaoc, le président de la CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne), Jean-Michel Aubinel, n’y est pas allé de main morte. Il a fait part de son exaspération sur le sujet de la complémentaire santé, à présent obligatoire pour chaque employé, qu’il soit occasionnel ou non. « Cette mesure est anti-productive, a-t-il dénoncé. Si j’emploie trois heures un vendangeur, je dois souscrire une mutuelle pour lui. Cette démarche supplémentaire est chronophage. Une TPE ne sait plus, ne peut plus gérer tout cela. Au lieu de favoriser l’emploi, cela fait émerger des prestataires de services basés à l’étranger. » Du côté du salarié saisonnier, le bilan n’est guère plus reluisant : il se retrouve à avancer la part salariale à chaque nouvel employeur. En période de vendanges, cela peut faire un vrai trou. Quant à la MSA, elle serait tout simplement dépassée. Jean-Michel Aubinel n’est pas le seul vigneron horripilé par cette nouvelle contrainte. Lors des réunions de prévendanges organisées dans la région, cette question de la mutuelle a soulevé des tollés généraux. Il serait urgent de revenir au projet de loi initial, à savoir rendre la complémentaire santé obligatoire pour tout employé ayant trois mois d’ancienneté minimum.