variété patrimoniale

Arrufiac, un cépage blanc pyrénéen pour des vins fins

Un cépage historique de la vallée de l’Adour

L’arrufiac est un vieux cépage blanc cultivé depuis plus de deux cents ans et qui fait partie de l’encépagement de l’AOC pacherenc-du-vic-bilh et de l’AOC saint mont dans le Sud-Ouest. Ses surfaces ont fondu ces vingt dernières années, passant de 120 hectares en l’an 2000 à une vingtaine seulement aujourd’hui. « En cause, une production irrégulière et une sensibilité aux maladies, en particulier au mildiou, au black-rot mais aussi à l’oïdium et au botrytis », observe Olivier Yobrégat, ingénieur à l’IFV Sud-Ouest. Au domaine du Moulié dans le Gers, Michèle Charrier défend avec ferveur ce cépage « capricieux » qu’elle cultive sur une vingtaine d’ares et qui compte pour 40 % dans sa cuvée Ardoise de l’appellation pacherenc-du-vic-bilh aux côtés du petit courbu et du petit manseng.

Aujourd’hui, c’est dans l’appellation saint mont que les surfaces d’arrufiac sont les plus importantes, où « il fait partie des cépages complémentaires, rappelle Nadine Raymond, directrice des Vignerons de la cave de Saint Mont, et contribue en assemblage, avec une typicité marquée, à la promotion des cépages pyrénéens ».

Production irrégulière et maturité tardive

Les grappes de l’arrufiac sont moyennes à grandes, coniques, plus ou moins compactes. Les baies sont petites, de forme arrondie ou légèrement ovoïde, avec une pellicule épaisse blanc jaunâtre et une chair juteuse. À noter que le cépage est sensible au millerandage.

Des vins aromatiques avec des notes florales et basaltiques

L’arrufiac est un cépage pyrénéen précieux qui contribue à l’élaboration de vins fins, « avec une acidité qui n’est pas agressive et des notes iodées », observe Michèle Charrier. « Il apporte de la complexité et des notes d’amertume dans nos assemblages », remarque Nadine Raymond.

La typicité aromatique assez marquée de l’arrufiac, avec ses arômes floraux et basaltiques notamment de pierre à fusil, en fait un cépage très caractéristique et intéressant pour l’assemblage des vins pyrénéens. « Les deux conservatoires implantés en 1996 et 1997 dans le Gers et les Hautes-Pyrénées assurent la préservation de 150 clones environ et la mémoire de ce cépage historique », souligne Olivier Yobrégat.