Arrachage de vignes : quelles modalités de répartition des 150 millions d’euros d’aides ?
Face à la crise viticole, le ministère sonde actuellement les viticulteurs pour affiner les modalités du plan de réduction du potentiel viticole annoncé le 31 janvier dernier. L’objectif affiché par Marc Fesneau : arracher jusqu’à 100 000 hectares.
Face à la crise viticole, le ministère sonde actuellement les viticulteurs pour affiner les modalités du plan de réduction du potentiel viticole annoncé le 31 janvier dernier. L’objectif affiché par Marc Fesneau : arracher jusqu’à 100 000 hectares.
Le 31 janvier dernier, le Gouvernement annonçait un appui de l’État à hauteur de 150 millions d'euros pour aider la viticulture en crise, en plus du fonds d'urgence de 80 millions d'euros. En complément des crédits du programme national vitivinicole (OCM), ces aides visent à réduire le potentiel viticole. Leur objectif : réduire une surproduction structurelle de vin, jusqu’à 100 000 hectares, avait alors annoncé Marc Fesneau.
Relire : Crise viticole : Marc Fesneau annonce un plan de 230 millions d'euros
Sondage auprès des viticulteurs jusqu’au 12 juin
Depuis février, les services du ministère de l’Agriculture travaillent à identifier les modalités pour la mettre en œuvre. Et pour ce faire, une enquête a été lancée le 17 mai dernier auprès des viticulteurs. « Nous poursuivons avec l’ensemble des acteurs intéressés les travaux visant à mettre en œuvre une mesure de réduction du potentiel après la prochaine récolte » précise le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, dans un communiqué.
Afin de préciser l’ampleur et les priorités du dispositif en attente de la validation européenne, le ministère de l’agriculture a demandé à FranceAgriMer d’évaluer les surfaces de vigne concernées par une future aide à la diminution temporaire ou définitive du potentiel viticole français.
Arrachage temporaire de vignes pour 2500 euros/ha ou arrachage définitif de vignes pour 4000 euros/ha
L’enquête accessible au lien suivant est ouverte jusqu’au 12 juin inclus par l’intermédiaire de FranceAgriMer et s’adresse à l’ensemble des viticulteurs.
L’enquête, qui ne constitue pas une demande d’aide, permet aux viticulteurs de se prononcer sur :
- la surface qu’ils seraient prêts à engager si une aide à l’arrachage temporaire de la surface en vigne pouvait leur être proposée à hauteur de 2500 €/ha arrachés, en échange de la non-replantation en vigne de la surface équivalente pendant 4 ans (l’autorisation de replantation des surfaces équivalentes ne pourrait être octroyée qu’après une période de 4 ans, mais sans obligation de replanter ni sanction).
- la surface qu’ils seraient prêts à engager si une aide à l’arrachage définitif de la surface en vigne pouvait leur être proposée à hauteur de 4000 €/ha arrachés, en échange de l’impossibilité d’obtenir une autorisation de replantation d’une surface équivalente.
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire précise que l’aide ne s’accompagnerait d’aucune obligation de renaturation et que dans les deux cas il serait impossible de réaliser des plantations nouvelles à hauteur de la surface arrachée et d’obtenir des autorisations de plantation nouvelle pendant au minimum 4 ans.
Une réponse massive des viticulteurs espérée
Pour mieux rediriger les aides, le Ministère insiste sur la participation des viticulteurs à cette enquête. Le ministre Marc Fesneau « compte sur l’adhésion des viticulteurs à l’enquête lancée ce jour pour aider le ministère à finaliser ce dispositif structurel primordial pour l’avenir de la filière », peut-on lire dans le communiqué.