[VIDEO] Une première étape vers une retraite à 85 % du SMIC pour tous les agriculteurs
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté, le 10 juin, la proposition de loi d’André Chassaigne (PCF). Elle prévoit de garantir une pension minimale à 85% du Smic aux retraités actuels. La porte se semble ouverte alors qu'Emmanuel Macron ne souhaitait pas appliquer cette pension plancher aux retraités actuels, lors du dernier salon de l'agriculture.
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté, le 10 juin, la proposition de loi d’André Chassaigne (PCF). Elle prévoit de garantir une pension minimale à 85% du Smic aux retraités actuels. La porte se semble ouverte alors qu'Emmanuel Macron ne souhaitait pas appliquer cette pension plancher aux retraités actuels, lors du dernier salon de l'agriculture.
La retraite d’un chef d’exploitation serait d'environ 760 € par mois pour un homme et 500 € pour les femmes, selon la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Le projet de loi doit permettre de la faire passer à 85 % du SMIC. L'idée semblait pourtant abandonnée par Emmanuel Macron. Lors du dernier salon de l'agriculture, le président de la République indiquait : "Tous ceux qui rentreront dans le nouveau système, contrairement à l'ancien, ils auront une garantie de retraite minimum. Est-ce que je peux vous dire: tous les (agriculteurs) retraités d'aujourd'hui peuvent rentrer ? C'est impossible".
Une loi qui entrerait en vigueur en 2021 ou 2022
La commission s’est dite favorable à un amendement qui conditionne cette revalorisation «au fait d’avoir demandé l’ensemble de ses droits à la retraite». cet amendement prévoit aussi, «dans un objectif de justice sociale», un écrêtement pour les polypensionnés au profit des monopensionnés. «Est-ce qu’il ne vaut mieux pas aider ceux qui ont des petites retraites[...] en leur permettant d’avoir un gain supplémentaire, par rapport à ceux qui ont des retraites complémentaires bien supérieures?», a déclaré Olivier Damaisin aux membres de la commission.
Pour André Chassaigne, cet amendement «déposé au dernier moment» constitue «une entourloupette». «L’écrêtement proposé revient à supprimer l’accès universel à cette garantie [de retraite minimale] en considérant que certains agriculteurs pourraient en bénéficier, et pas d’autres», a-t-il exposé.
Reste également à savoir si le texte entrera en vigueur le 1er janvier 2021 ou 2022. L’Assemblée nationaleexaminera ce texte en deuxième lecture, le 18 juin, pour se prononcer sur ces questions.