Champagne
Un agriculteur proteste contre les enfouissements de câbles réalisés sans autorisation
Passer sans aucune autorisation sur des propriétés privées pour creuser et passer des câbles. Une pratique à laquelle sont parfois confrontés les agriculteurs. Percer des fentes sans remettre le terrain en état représente des risques de chute pour les usagers. Et ce sont les propriétaires du terrain qui sont responsables des éventuels accidents. Dans une vidéo postée sur YouTube, Antoine Brisson montre concrètement la réalité du problème sur une de ses parcelles.
Passer sans aucune autorisation sur des propriétés privées pour creuser et passer des câbles. Une pratique à laquelle sont parfois confrontés les agriculteurs. Percer des fentes sans remettre le terrain en état représente des risques de chute pour les usagers. Et ce sont les propriétaires du terrain qui sont responsables des éventuels accidents. Dans une vidéo postée sur YouTube, Antoine Brisson montre concrètement la réalité du problème sur une de ses parcelles.
Imaginez qu’un jour, vous arrivez sur un terrain qui vous appartient et qu’il y a quelqu’un en train de creuser. C’est ce qui est arrivé début mars à Antoine Brisson, auteur de la chaîne Youtube Antoine agriculteur et viticulteur en Champagne. Et l’agriculteur de la Marne n’est pas le seul à avoir connu cette situation.
« Un matin, vous arrivez et vous voyez une société qui est avec une trancheuse en train de poser des câbles », explique l’exploitant agricole dans une vidéo postée il y a trois jours sur YouTube et déjà vue près de 400 000 fois. « Et vous mettez une bonne demi-journée à remonter jusqu’au donneur d’ordre pour savoir ce qui se passe ». Quand on demande aux opérateurs sur le terrain s’ils ont les autorisations « la réponse est toujours la même », constate Antoine Brisson : « oui, on a les autorisations, sinon on ne serait pas là ». Du bluff, apparemment, puisque les poseurs de câbles ne sont pas en mesure de fournir de documents signés.
« On ne fait pas l'aumône »
Comme les opérateurs sont déjà passés sur la parcelle, ils proposent après coup de signer un contrat et d’indemniser les propriétaires, explique l’agriculteur. « 3 centimes ou 2 centimes du mètre », précise-t-il en commentant : « on ne fait pas l’aumône ».
La terre n'est pas remise dans la tranchée
Le passage de câbles et l’arrivée de nouvelles technologies : « on n’est pas contre », affirme l’agriculteur bien conscient que mettre une vidéo sur YouTube, par exemple, nécessite des outils numériques. Ce que critique l’agriculteur, c’est la façon de procéder et la façon de travailler. Après travaux, il reste des fentes dans le sol qui représentent un danger pour les promeneurs. « La tranchée est très peu large. La terre qu’ils sortent est répartie sur une grosse surface et n’est pas remise dans la tranchée », explique-t-il. Résultat : un risque de trébucher pour qui passe dessus.
« En cas de chute nous sommes responsables »
Dans la commune marnaise, certains chemins privés sont autorisés aux promeneurs « sans moteur » : à pied, à vélo ou à cheval. « Ca marche très bien », commente l’agriculteur, « on s’entend très bien là-dessus ». Avec un pied ou une roue de vélo dans la fente, la chute est possible. « C’est déjà arrivé », affirme Antoine Brisson. Les gens n’ont pas « déposé plainte contre nous » mais « nous sommes responsables », alerte-t-il.
Des fentes pas toujours visibles qui représentent un danger potentiel
Dans sa vidéo, l'agriculteur montre un creux d’une trentaine de centimètres de profondeur laissé suite au passage d’Enedis il y a une dizaine d’années. « Je sais qu’Enedis ne travaille plus comme ça » relativise l’exploitant mais le terrain attend toujours une remise en état. A proximité, il montre aussi la fente « qui est en train d’apparaître » depuis le passage récent d’autres câbleurs.
Sa vidéo est destinée à informer et à échanger. En terminant, il invite les internautes à réagir. « Dites-moi ce que vous en pensez et comment vous avez résolu le problème ». Les appels ont dû être nombreux, nous avons tenté en vain de le joindre ce matin par téléphone.