Viandes limousines label rouge : « Des tensions en approvisionnement se font ressentir dans les abattoirs »
Le lundi 20 janvier, Limousin Promotion a dressé le bilan annuel des ventes pour l’ensemble des viandes limousines label rouge. Les filières Bœuf et Veau accusent de nouvelles baisses en volumes, bien qu’elles soient moins prononcées que l’année précédente. Entre tensions d’approvisionnement en amont et désengagement des opérateurs à l’aval, l’association se mobilise pour préserver les marchés bâtis autour de ces produits de qualité.
Le lundi 20 janvier, Limousin Promotion a dressé le bilan annuel des ventes pour l’ensemble des viandes limousines label rouge. Les filières Bœuf et Veau accusent de nouvelles baisses en volumes, bien qu’elles soient moins prononcées que l’année précédente. Entre tensions d’approvisionnement en amont et désengagement des opérateurs à l’aval, l’association se mobilise pour préserver les marchés bâtis autour de ces produits de qualité.
« Avec le renchérissement des tarifs, les viandes sous signes de qualité ont tendance à être davantage mises de côté », regrette Jean-Pierre Bonnet, président de l’association Limousin Promotion à l’occasion d’un point presse en visioconférence le 20 janvier 2025. Les produits Viandes Limousines Label Rouge accusent en effet une nouvelle baisse des volumes commercialisés en 2024. « Toutefois, dans sa globalité, cette année écoulée s’est révélée plus positive avec une courbe qui tend à se stabiliser après des ventes en fort recul liées à l'inflation », nuance-t-il.
Les ventes de Bœuf Limousin Label Rouge reculent de 5 %
Les volumes commercialisés en 2024 en Bœuf Limousin Label Rouge affichent une baisse de 5 % à date (1), contre 15 % l’année précédente. Dans le détail, 6 002 tonnes ont été valorisées en bœuf limousin et 1 833 tonnes pour la catégorie limousin junior (2).
L’association Limousin Promotion se montre particulièrement attentive à cette catégorie, dont les disponibilités réduisent significativement. En plus de la décapitalisation bovine, « les maladies vectorielles de MHE et de FCO ont fortement impacté la productivité des élevages, partage Jean-Marc Escure, le directeur de Limousin Promotion. Une partie des vaches vides seront certainement réformées et engraissées au cours de l’année 2025, mais ce sont autant de mères qui manqueront ensuite dans les cheptels pour assurer la suite. »
Depuis ce début d’année, « plusieurs abattoirs font remonter des difficultés dans les approvisionnements », ajoute-t-il.
La production de veau sous la mère souffre d’un manque d’attractivité
La filière Veau connaît quant à elle un recul de 10 % sur un an (contre -20 % en 2023). Les ventes de Veau du Limousin élevé sous la mère s'établissent à 1 290 tonnes. Celles de veau élevé sous la mère et veau rosé se situent à 511 tonnes. « De nombreux producteurs cessent de travailler ces catégories qui demandent beaucoup d’investissement sans pour autant être suffisamment valorisées ensuite », rapporte Jean-Marc Escure. Une tendance d’autant plus accentuée depuis l’envolée des prix des broutards.
Une partie des distributeurs se tournent vers des catégories de produits moins chères pour leurs clients
Du côté de l’aval, certains distributeurs se tournent vers des catégories de produits « moins coûteuses, plus adaptées au porte-monnaie de leur clientèle ». L’association Limousin Promotion accuse en effet une baisse significative du nombre de points de vente (-10 % en 2024) liée essentiellement à un « désengagement de certains opérateurs ». Arrêt simple de la segmentation en label rouge, fermeture de magasins suite à des difficultés financières...de nombreux magasins du groupe Casino sont à titre d’exemple restés sans repreneur. Du côté des boucheries, les cessations d'activités sont aussi en cause.
Le débouché de la restauration hors domicile reste encore assez confidentiel. « Certains restaurants engagés avec Limousin Promotion sont en capacité de découper et valoriser tous les morceaux de la carcasse mais ils sont marginaux », indique Jean-Marc Escure. C’est avant tout le haché qui a la cote sur ce segment.
Limousin Promotion compte garder le cap dans ses actions de communication auprès des professionnels et du grand public pour rappeler l’importance de maintenir ces viandes de qualité. Parmi les prochains grands rendez-vous, l’association se mobilise au Sirha à Lyon, entre le 23 et le 27 janvier, puis au Salon International de l’Agriculture à Paris dès le 22 février.
(1) Les chiffres définitifs seront disponibles en février 2025.
(2) Viande issue de jeunes bovins exclusivement de race limousine ne dépassant pas 18 mois pour les mâles et 28 mois pour les femelles.
Limousin Promotion en chiffres
En janvier 2025, Limousin Promotion représente 5 474 éleveurs, 41 organisations de production, 174 entreprises de mise en marché (63 abatteurs et 111 grossistes) et 1 589 points de vente. Dans le détail, les boucheries représentent 59 % des points de vente, les grandes et moyennes surfaces pèsent 38,5 % et les restaurants, 2,5 %.
Les viandes limousines label rouge, ce sont :
- Bœuf Limousin Label Rouge (LA2288) ;
- Limousin junior Label Rouge (LA2388) ;
- Veau du Limousin élevé sous la mère Label Rouge et IGP (LA2092) ;
- Veau sous la mère Label Rouge (LA0381) ;
- Veau Rosé Label Rouge (LA0813) ;
- L’Agneau du Limousin IGP ;
- Porc du Limousin Label Rouge et IGP (LA1790) ;
- La Saucisse fraîche Label Rouge (LA1308) ;
- Le Jambon Sec Label Rouge (LA1408)