Diarrhées des veaux : « Nous vaccinons les vaches qui vêlent en deuxième moitié de campagne »
Au Gaec de la Prade, en Ardèche, une partie des charolaises sont vaccinées contre les entérites néonatales du veau depuis trois ans. Pour l’instant, les éleveurs n’envisagent pas d’arrêter la vaccination.
Au Gaec de la Prade, en Ardèche, une partie des charolaises sont vaccinées contre les entérites néonatales du veau depuis trois ans. Pour l’instant, les éleveurs n’envisagent pas d’arrêter la vaccination.
À Freyssenet en Ardèche, sur le plateau du Coiron (table volcanique en zone montagne à 900 m d’altitude), Christophe, Christelle et leur fils Clément Coing font vêler cent charolaises. Quatre-vingts pour cent des veaux naissent sur les mois de septembre et octobre. En 2020, la fin de la campagne de vêlages a été marquée par la déclaration de très nombreuses diarrhées chez les veaux. « Sept veaux sont morts. Nous en avons guéri beaucoup, mais ils ont eu ensuite des croissances difficiles », se rappelle Clément Coing.
Un test de détection rapide en ferme a été réalisé au moment où il restait encore dix vaches à vêler. Il s’est révélé positif pour les colibacilles E. coli F5. « Il était encore temps de vacciner les dernières vaches. Nous avons choisi un vaccin qui couvre plusieurs types de colibacilles et que nous pouvons administrer jusqu’à deux semaines avant le vêlage, retrace l’éleveur. Le résultat a été net : aucun de ces dix veaux – les derniers à naître – n’a été malade. »
Un test de détection rapide à la moindre alerte
Un réel soulagement pour les éleveurs. « L’année suivante, nous avons décidé de vacciner en prévention les vaches qui vêlent en deuxième moitié de campagne. Nous n’avons jamais eu de cas en septembre quand elles vêlent dehors. Mais à partir du 10 ou 15 octobre, la météo dans notre zone de montagne ne permet plus de faire ressortir au pré des veaux nouveau-nés. »
Clément Coing a choisi cette fois un vaccin avec primo-vaccination en une seule injection sous-cutanée qui induit une immunisation passive des veaux contre les infections néonatales dues à plusieurs antigènes d’Escherichia coli. « Cette année-là, nous n’avons eu aucun veau à soigner. Nous avons économisé beaucoup de frais vétérinaires. Nous n’avons pas utilisé d’antibiotiques. Le travail durant l’hiver a été bien moins pénible, et les veaux ont assuré de bons démarrages, avec à la fin, de meilleures performances au sevrage. »
Pour les naissances 2022-2023, la vaccination a été renouvelée sur les deux derniers tiers des vaches à vêler. Il a par contre fallu changer de vaccin, le précédent étant indisponible. « Celui-ci demande davantage d’anticipation, car il est à injecter trois à douze semaines avant vêlage. Cela permet de s’avancer dans l’été et d’être dans les clous en fonction de la date présumée de vêlage. » Les dates de vêlage sont établies par échographie (réalisée entre le 45e jour et le 75 à 80e jour après la fécondation pour une précision optimum de la datation).
Oligo-éléments, logement et bichonnage des veaux
« Nous sommes encore plus vigilants qu’avant sur la prise de colostrum. Nous nous organisons pour voir téter les nouveau-nés dans les temps, et sinon nous les mettons au pis. Sans quoi la vaccination ne sert à rien. » Les éleveurs congèlent aussi du colostrum de vache vaccinée quand l’occasion se présente.
Si un petit veau est un peu patraque, puis un deuxième affiche aussi une baisse de forme, les éleveurs réagissent tout de suite. Ils n’hésitent pas à faire un test de détection rapide sur le veau d’une vache qui n’a pas été vaccinée. « Jusqu’à présent, les tests n’ont montré que la présence d’E. coli. Parfois, le résultat est négatif pour tous les pathogènes recherchés. »
Clément Coing et ses parents ont en parallèle mis toutes les chances du côté des veaux en améliorant ce qui est possible. Les besoins des vaches en oligo-éléments sont bien couverts et les veaux sont bichonnés à la naissance. « Les animaux logeaient dans deux bâtiments quand les diarrhées ont flambé. Maintenant, les vaches sont réparties dans trois bâtiments, et le fait d’être plus au large favorise aussi certainement ces bons résultats. Mais nous n’envisageons pas pour autant d’arrêter la vaccination pour l’instant. »
Chiffres clé
- 300 ha de SAU dont 10 ha de triticale, 20 ha de prairies temporaires (dactyle, luzerne, trèfles) et le reste en parcours ;
- 100 mères charolaises inscrites au HB, vente de broutards de 8 à 9 mois à 420-430 kg, de vaches de réforme finies ainsi que des mâles et femelles pour la reproduction ;
- 2 poulaillers Label rouge de chapon pintade ;
- 3 UMO