Une traite de qualité pour des mamelles préservées
Les journées « Traite et santé mammaire » se poursuivent avec l’objectif d’apprendre et réapprendre à bien gérer la traite pour préserver la santé mammaire des chèvres.
En filière caprine, santé mammaire va de pair avec la traite. « Pour contrer les infections, la mamelle dispose de défenses passive et active », expose Alice Hubert de l’Institut de l’élevage à l’occasion d’une journée technique sur la traite dans le Loir-et-Cher. La défense passive, c’est d’abord le flux de lait de la mamelle qui permet d’éliminer les bactéries présentes. C’est ensuite la tonicité et la taille du sphincter qui vont limiter la remontée des germes. Enfin, la kératine secrétée par la mamelle permet l’obstruction complète du canal et le piégeage des bactéries. Si les bactéries sont rentrées dans la mamelle, la défense active est enclenchée avec le recrutement de polynucléaires ou globules blancs qui vont tenter d’éliminer les bactéries. C’est la raison pour laquelle le dénombrement de ces cellules somatiques est utilisé comme indicateur indirect d’une infection. La pénétration des bactéries sera facilitée si le trayon est fragilisé, par une traite agressive notamment. Le risque d’infection dépend ainsi de la pression en bactéries dans le milieu, du temps d’exposition (durée et répétitions) et de l’efficacité des mécanismes de défense. La traite peut aussi être un facteur important dans la transmission des infections. Mais il est heureusement possible de la maîtriser, en travaillant à la fois sur la machine à traire, les pratiques de traite et l’aptitude à la traite des chèvres.
La suite dans le prochain numéro mai-juin de La Chèvre !
Dans ce dossier :
Réaliser de bons réglages pour entretenir sa machine à traire
Des habitudes de traites à changer, erreurs à réparer et corriger
Plaidoyer pour rééquilibrer les mamelles par Pierre-Guy Marnet (professeur à AgroCampus Ouest)