Des synergies entre bien-être des éleveurs et des poulets
Des éleveurs de poulets standard enrichi enquêtés par l’Itavi sur leurs pratiques d’amélioration du bien-être se disent satisfaits de leur système de production. Au quotidien, le temps et la pénibilité du travail se réduisent en élevage plus extensif.
Lorsqu’ils sont adaptés, et par conséquent bien utilisés par les poulets, les enrichissements, tels que les perchoirs et les blocs à picorer, améliorent la satisfaction des éleveurs. Ceux-ci se sentent plus en adéquation avec les demandes des citoyens-consommateurs, ce qui renforce leur motivation et leur fierté au quotidien. Selon un éleveur interrogé par l’Itavi, « la mise en place de tels enrichissements est importante pour montrer la capacité de la filière à innover et à s’adapter aux demandes sociétales ».
En revanche, la mise en œuvre de ces enrichissements requiert davantage de temps, notamment lors de leur installation et de leur nettoyage-désinfection. La pénibilité perçue s’accroît, en particulier pour les plateformes de perchage, lourdes à manipuler et difficiles à nettoyer. Selon les douze éleveurs questionnés, la durée annuelle de travail augmente d’environ 5 %.
Sans autre modification du système d’élevage, l’ajout d’enrichissements représente un compromis satisfaisant entre l’amélioration du bien-être des poulets et la maîtrise des surcoûts. Pour les éleveurs, ces enrichissements ont des avantages et des inconvénients, mais ils sont largement demandés par de plus en plus de cahiers des charges.
Des enrichissements exigés par de nombreux cahiers des charges
Peu déployé en France, le système European chicken commitment (ECC) interroge de nombreux acteurs. L’ECC intègre, en plus des enrichissements, la réduction de la densité (au maximum 30 kg/m²) et l’utilisation d’une souche à croissance plus lente.
Pour les éleveurs, l’ECC se traduit par une réduction du temps de travail annuel d’environ 10 % – moins 72 heures par an – ainsi qu’une moindre pénibilité. C’est principalement dû au changement de souche, avec environ un lot de moins élevé par an (moins de travail de mise en place et d’enlèvement), ainsi qu’à la baisse de densité.
Avec l’ECC, le stress ressenti au quotidien est limité par des animaux plus robustes et par la réduction de la densité qui facilite l’enlèvement des animaux. Cette tâche, comme la mise en place, est perçue comme la plus chronophage et exigeante.
En général, les éleveurs se montrent satisfaits de ce système et fiers de l’image positive qu’ils envoient aux citoyens-consommateurs. L’un d’eux déclare que ce type d’élevage est en accord avec ses valeurs, et qu’il a « toujours diminué les densités même en standard ». Cependant, avec un surcoût élevé et un débouché incertain, les éleveurs pratiquant l’ECC expriment une confiance limitée sur son avenir et émettent des doutes sur sa viabilité.