Une solution connectée pour un entretien régulier des cultures sans besoin de main d'œuvre
Agreenculture a créé l'AGCbox, un boîtier connecté qui rend un robot autonome au travail. Sa sécurité intégrée permet de laisser la machine seule. Le système peut ainsi répondre au manque de main d'œuvre pour l'entretien des cultures.
Agreenculture a créé l'AGCbox, un boîtier connecté qui rend un robot autonome au travail. Sa sécurité intégrée permet de laisser la machine seule. Le système peut ainsi répondre au manque de main d'œuvre pour l'entretien des cultures.
Basée à Toulouse, Agreenculture est une start-up qui développe "des solutions autonomes pour le monde agricole" depuis 2016. L'AGCbox fait partie de ses innovations. Ce boîtier connecté a pour objectif de pallier le manque de main d’œuvre dans les tâches secondaires, notamment l’entretien des cultures en ligne. Il a été imaginé pour savoir positionner, guider et surtout assurer la sécurité d’une machine agricole. L’idée est que l'agriculteur puisse se consacrer à d’autres tâches pendant que le robot travaille.
Une programmation sur téléphone
Thomas Bugnon, pépiniériste à Saint-Bonnet-sur-Gironde (Gironde), est bêta-testeur pour Agreenculture. Il utilise depuis trois ans l’AGCbox sur son robot CEOL, prototype conçu par la start-up pour travailler le rang et l’inter-rang. « L’intelligence de base, qui est toute liée dans le boîtier, intègre le positionnement, la circulation et la sécurité » du robot, explique-t-il. Dans ses rangs de sapins, Thomas Bugnon programme son robot via une application, sur des missions de nettoyage et désherbage. Son téléphone est lié au robot par un réseau 4G, ce qui permet de le suivre ensuite à distance.
Plus besoin de surveillance
La spécificité de la solution d’Agreenculture est qu’elle intègre la sécurité de toute la machine. Les boîtiers intègrent le Safencing, contour de sécurité virtuel certifié. Ils « peuvent garantir que la machine ne sortira jamais de son périmètre intégré », avance Thomas Bugnon. Le système prévoit l'arrêt immédiat du robot s'il tente de le franchir, et l'envoi d'un SMS d’alerte. C’est le paramètre qui permet de laisser un robot seul dans une parcelle sans risque d'en sortir.
Cette sécurisation du système doit sa fiabilité à un arpentage précis de la parcelle. Les contours sont délimités au préalable, manuellement et au centimètre près. Un technicien de l'entreprise se munit d’une perche avec un boîtier AGCbox au bout, et parcourt le tour de la parcelle, à pied, en intégrant dans le système la position de chaque bout de rang. Il délimite le contour de la zone de travail et les obstacles fixes. Agreenculture assure que le robot ne peut pas outrepasser les limites du Safencing.
Ni chimique, ni manuel
En plus d’être une alternative aux désherbants chimiques, le robot effectue un « travail d’entretien plus propre et plus régulier »
Cette solution assure la main d’œuvre dont beaucoup d’agriculteurs manquent, notamment les viticulteurs. C’est le cas de Quentin Terrigeol, vigneron à Saint-Ciers-sur-Gironde (Gironde). Il utilise un robot connecté à l’AGCbox sur des missions de tonte, broyage, travail du sol intercep à base de dents de vibroculteur. La conversion biologique de certaines de ses vignes « implique plus de travail du sol ». En plus d’être une alternative aux désherbants chimiques, le robot effectue un « travail d’entretien plus propre et plus régulier », ajoute-t-il. L’autonomie et la sécurité de la machine permettent à Quentin Terrigeol de « dégager du temps pour la partie traitement, plus importante en bio ».
Ici utilisée sur des prototypes, la technologie d’Agreenculture peut s’intégrer à d’autres machines agricoles pour les rendre autonomes et sécurisées. L'entreprise n'a pas vocation à construire tous les matériels qui pourront intégrer l'AGCbox. Les partenariats avec des constructeurs comme Pellenc lui permettent de déléguer la partie mécanique des solutions pour se concentrer sur la partie technologique.