Rallye FAF Evel’up
Une installation structurée autour d’une fabrique d'aliment à la ferme simplifiée
La fabrique d’aliment créée par Anthony Damany, installé avec son père Claude en 2015, permet d’alimenter les porcs charcutiers avec des céréales associées à un complémentaire.
La fabrique d’aliment créée par Anthony Damany, installé avec son père Claude en 2015, permet d’alimenter les porcs charcutiers avec des céréales associées à un complémentaire.
À la tête d’un atelier de 400 truies naisseur engraisseur à Langoat, dans les Côtes-d’Armor, Claude et Anthony Damany avaient le choix, lors de l’installation de ce dernier en 2015, entre une FAF complète pour alimenter tous les animaux de l’élevage, et une FAF simplifiée destinée uniquement aux porcs charcutiers. « Nous sommes finalement partis sur le projet le moins onéreux, tout en surdimensionnant les capacités de stockage des céréales de 50 % en prévision d’une augmentation de la taille de l’élevage », expliquait Anthony Damany, lors d’un rallye FAF organisé par son groupement Evel’up. Pour un objectif de 3 400 tonnes d’aliment fabriquées avec deux complémentaires (nourrain-croissance et finition-superfinition), les éleveurs ont investi dans trois silos tour identiques de 1 700 m3 chacun. Le maïs est stocké dans deux silos. Le troisième est utilisé pour le blé. L’investissement de 750 000 euros au total comprend également une fosse de réception couverte, deux broyeurs et deux cuves de présoupe pour chacune des céréales. "La présoupe facilite le transfert de la matière première sur une distance importante ", justifie l’éleveur. Un avantage appréciable, puisque la machine à soupe de l’élevage se situe à 70 mètres de distance, de l’autre côté d’une route communale. « La canalisation enterrée a un diamètre de 75 mm. Il n’y a jamais eu de problème particulier ou de colmatage. » Il faut cependant veiller à bien diluer la céréale dans la présoupe : 2,5 litres d’eau par kilo de maïs, et 4,5 litres d’eau par kilo de blé. Les taux d’incorporation des complémentaires dans les aliments varient entre 22 % pour le superfinition et 27 % pour le nourrain. L’éleveur contractualise lui-même du tourteau de soja qu’il fait ensuite livrer au fabricant d’aliment qui l’incorpore dans le complémentaire au taux souhaité par l’éleveur. « Cela me permet de figer mon prix d’aliment et d’anticiper mes coûts de production, sans avoir à investir dans une FAF complète », justifie Anthony Damanin.
Près de 40 000 euros de gain par an sur les sept premières années
Evel’up calcul un coût de fabrication de 31,5 euros par tonne (€/t) d’aliment sur les sept premières années. Ce coût inclut la main-d’œuvre et l’ensemble des charges de fonctionnement. Il descendra à 19,50 €/t après sept ans, quand le matériel sera amorti, et 6,60 €/t après les 15 ans d’amortissement des bâtiments et du stockage, hors nouveaux investissements. « Sur la période novembre 2017-octobre 2018, le prix de revient de l’aliment charcutier fabriqué à l’élevage Damanu est de 211 €/t en moyenne, frais de fabrication inclus, soit 11,60 €/t de moins que l‘aliment du commerce », indique Thierry Lahaye, technicien FAF Evel’up. Pour 3 400 tonnes fabriquées chaque année, il calcule un gain net pour les éleveurs de 39 440 euros par an sur les sept premières années.
Anthony n’envisage pas pour l’instant de passer à une FAF complète, même si elle peut lui faire gagner encore quelques euros par tonne. « L’installation actuelle demande très peu de main-d’œuvre, y compris lors des récoltes. Elle est simple à gérer. Par ailleurs, nous n’autoproduisons pas toutes nos céréales et devons acheter la production de 110 hectares au voisinage. » Et investir dans des terres pour mieux couvrir ses besoins est difficile dans cette région de Bretagne où le prix de l’hectare de SAU est élevé à cause de l’importante production de légumes de plein champ.
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