Un coup de pouce russe pour concurrencer le soja américain avec le lupin
La graine de lupin blanc est riche en protéine. Les Russes, spécialistes de la plante , peuvent aider les Français à développer ce remplaçant potentiel du soja américain.
Quand on pense à la Russie, le lupin n’est pas la première idée qui nous vient à l’esprit. Et pourtant, on aurait tort de sous-estimer ce sujet, aux répercussions géopolitiques non négligeables.
Depuis deux ans, une association s’est créée en France pour développer la culture du lupin. Deux coopératives, Terrena et Dijon Céréales, en sont partenaires, aux côtés de Valorex pour la transformation et de l’Inra pour la recherche. Cette année ils ont décidé de partager leur expérience avec les spécialistes de la question : les Russes.
Au pays de Poutine, il existe un institut de recherches sur le lupin qui compte pas moins de 115 salariés dont 54 scientifiques sur le sujet. Léonidovitch Lagovenko, grand professeur de ce centre de recherche, était au nombre de ceux qui avaient fait le déplacement en France du 21 au 23 juillet. Au programme : découverte de la production à la Ferme Sainte Marthe à Millançay dans le Loir-et-Cher et visite du site pilote de l’usine Valorex, en Ille-et-Vilaine, qui transforme les graines oléagineuses pour l’alimentation humaine et animale.
Pierre Weill, patron de Valorex, a présenté les technologies propres à la graine de lupin : celles dites de première génération utilisées actuellement, mais aussi les technologies de décorticage des graines (deuxième génération), pour les années qui viennent, et les technologies de fermentation (troisième génération), au-delà de 2020.
« Nous sommes heureux d’apporter notre expérience scientifique aux agriculteurs français », a assuré le professeur Léonidovitch Lagovenko qui croit possible « le remplacement total du tourteau de soja par des grains concassés de lupin dans l’alimentation des bovins, des porcs et des volailles ». Moins de soja américain et plus de lupin français dans la ration de nos animaux d’élevage. Voilà l’objectif ! Et les Russes sont prêts à nous aider dans cette entreprise de réduction de notre dépendance aux USA.