Un bloc naissage de 685 truies à la pointe de l’innovation
À la SCEA de Kerbic à Moustoir Remungol, le nouveau bloc naissage de 685 truies concilie les attentes sociétales et environnementales et l’efficacité du travail grâce à de nouveaux équipements performants et à une conception efficace des bâtiments.
À la SCEA de Kerbic à Moustoir Remungol, le nouveau bloc naissage de 685 truies concilie les attentes sociétales et environnementales et l’efficacité du travail grâce à de nouveaux équipements performants et à une conception efficace des bâtiments.
Beaucoup d’innovations ont été présentées lors de la porte ouverte organisée le 14 janvier dernier à l’EARL de Kerbic à Moustoir Remungol dans le Morbihan, chez Marie-Agnès et Gilles Fassot. La partie verraterie-gestante étant déjà occupée par les futures reproductrices introduites dans l’élevage depuis le 25 août, c’est vers le bâtiment abritant quatre salles de maternité de 48 places chacune pour une conduite en 7 bandes de 96 truies qu’ont été orientés les visiteurs. Ils ont pu y découvrir la nouvelle case de mise bas liberté Vereijken.
« Cette case est issue de deux ans de mise au point chez nous en conditions réelles, conjointement avec un autre éleveur du groupement », explique Gilles Fassot, co-gérant de l’exploitation avec sa femme Marie-Agnès. Sa surface totale de 7,6 m2 (2,73 m de long par 2,8 m de large) est plutôt élevée par rapport aux modèles concurrents vus en élevage.
Elle permet aux truies de bénéficier d’une surface de 4,25 m2, et d’un diamètre de mobilité de 1,88 m. Mais ce qui saute aux yeux quand on entre dans la salle est le nid permettant aux porcelets de s’abriter. « Ses dimensions (85 x 145 cm) ont été définies pour attraper facilement un porcelet depuis le couloir », souligne l’éleveur. Le couloir d’accès côté nids est aussi abaissé de 30 cm par rapport au sol des cases pour que les opérateurs accèdent facilement aux animaux.
Case liberté et système d'ascenseur
À noter également le choix des éleveurs d’installer des cases ascenseur. « C’est la garantie de n’avoir aucun écrasement de porcelets durant les jours qui suivent la mise bas », estime Gille Fassot. Pour éviter une utilisation du système ascenseur quand la truie est en liberté, un système de sécurité a été installé à l’arrière de la case. Si le portillon arrière est ouvert, il ne peut pas être branché, ce qui empêche le fonctionnement de l’ascenseur.
L’eau de chauffage est produite par une chaudière bi-gaz (butane ou propane), en prévision de l’installation d’un système Nénufar sur une fosse à lisier qui permettra de récupérer le biogaz dégagé par le lisier. L’élevage est également constitué d’un second bâtiment abritant une préquarantaine, trois quarantaines, une verraterie de 114 places, cinq salles gestantes et une infirmerie. Les truies bouclées avec une puce électronique à leur arrivée dans l’élevage sont alimentées au Selfifeeder d’Asserva. « Avec le Materneo en maternité et le Pass’cheptel, une application de la Cooperl suite, nous pouvons suivre individuellement l’alimentation de chaque truie depuis son arrivée dans l’élevage jusqu’à la réforme », justifie l’éleveur. La présence du Selfifeeder dès la préquarantaine permet aussi un apprentissage précoce du système d’alimentation par les cochettes. Pour mieux contrôler leur croissance au cours de leur première gestation, elles sont logées dans une case à part des multipares.
Surpression et cooling
La ventilation dans les deux bâtiments est en surpression, avec deux entrées d’air équipées de cooling pour chaque bâtiment. « Nous n’avons pas installé de filtration, mais nous pouvons le faire à tout moment si nous le souhaitons ». L’air diffuse ensuite dans les combles puis dans les salles au travers d’un plafond perforé. Il est extrait des salles par des cheminées équipées de trappes qui régulent le débit d’air en fonction de la température demandée. L’élevage dispose également d’une réserve extérieure de 450 m3 destinée à stocker l’eau de pluie récupérée sur les toitures. Elle servira au nettoyage des salles, à doucher les truies et aux WC. Elle constitue aussi une réserve d’eau en cas d’incendie. Cette eau est débarrassée des particules grossières en passant dans un filtre à sable. Les microalgues en suspension sont ensuite éliminées par un stérilisateur UV, sans garantie en revanche sur sa potabilité. Le coût de ces bâtiments est approximativement de 3 millions d’euros, soit 4 400 euros par truie (685 truies). À noter que ce montant inclut les locaux techniques et la réserve d’eau pluviale. « Ce montant demande encore à être précisé puisque tous les travaux ne sont pas terminés ». L’éleveur prévoit d’affecter 2.5 UTH pour mener l’ensemble de ce bloc naissage.
SCEA de Kerbic à Moustoir Remungol (Morbihan)
Marie-Agnès et Gilles Fassot
Les fournisseurs :
Une case maternité de conception soignée
La case de mise bas liberté Vereijken avait été présentée cet automne au Space, avec une mention spéciale pour son nid Nanny qui avait reçu un Innov’Space 3 *. Il se démarque de ses concurrents par sa conception soignée en plastique rotomoulé qui limite les déperditions de chaleur. Son sol chauffant original reprend le principe du bain-marie permettant une répartition homogène de la chaleur sur toute la surface. Le couvercle du nid est constitué d’une plaque en polycarbonate transparent qui apporte de la clarté et permet de visualiser les porcelets, du moins tant qu’il n’est pas recouvert de poussière. « Ce matériau à la fois léger et très robuste se manipule facilement », précise Christophe Pellan, responsable commercial Vereijken France. Le nid comprend quatre trappes qui ont toutes leur utilité, selon l’éleveur. « Celle située près de l’auge de la truie est essentielle pour qu’elle visualise ses porcelets tant qu’elle est bloquée », souligne-t-il. La case en elle-même a été conçue pour que tout soit accessible depuis le couloir sans entrer dans l’espace occupé par la truie, avec notamment un passage pour accéder à l’auge. Pour le confort des porcelets à la mise bas, une lampe chauffante est installée à l’arrière de la truie à la mise bas. Elle est actionnée par un interrupteur étanche, plus facile à manipuler qu’une prise électrique. Elle n’a pas besoin d’être retirée de la salle au moment du lavage, grâce à un treuil qui la soulève pour ne pas gêner l’opérateur.
Sociabilisation des porcelets
L’éleveur a également demandé au constructeur d’aménager des trappes dans les cloisons de séparation entre les cases pour procéder à la sociabilisation des porcelets en cours de lactation. « Le mélange des porcelets de plusieurs portées permet de préconstituer les cases de post-sevrage, limitant ainsi le stress du sevrage », souligne Gilles Fassot. « Testé par le passé sur l’élevage, le mélange de portées entraîne moins de combats lors du passage en post-sevrage, et par conséquent un meilleur démarrage. Un atout supplémentaire dans le cadre de la démarche de démédication du PSA 0 jour mis en place dans notre exploitation depuis plusieurs années », conclut-il.