Un bilan sanitaire salutaire
Le bilan sanitaire d'élevage est le moment idéal pour réaliser un inventaire des marges de progrès sanitaires.
Le véto n’est pas seulement celui à qui on demande d’intervenir parce qu’il y a une tuile dans l’élevage ou le gars missionné par l’État pour exercer la surveillance sanitaire à l’égard des maladies contagieuses et ça n’est pas seulement celui à qui on téléphone pour se réassurer dans la pratique des soins. Depuis l’instauration des bilans sanitaires, il lui appartient aussi d’accompagner vos élevages dans une démarche de progrès sanitaire.
Programme ambitieux en une à deux heures de BSE
Des progrès, il y en a des gisements importants dans pas mal de secteurs : du côté des veaux, des infections mammaires, des boiteries, de la repro, des défauts de croissance, des réformes prématurées, des morts... Il y a bien souvent à la clé des procédures à revoir du côté de la protection colostrale, des contaminations et de l’hygiène générale. Des économies, il y en a à faire en revisitant les protocoles obsolètes, en évaluant plus précisément l’impact du parasitisme, en réduisant l’utilisation de médicaments peu utiles, en supprimant les traitements destinés à des animaux incurables, en améliorant l’efficacité des soins et en réduisant les pertes liées au retard de prise en charge. Après quoi, nous pourrions encore vous aider à anticiper en surveillant la dérive d’indicateurs de santé, nous aurions à vous former à l’examen et l’évaluation de l’animal malade et à quelques gestes techniques.Le programme est ambitieux, trop ambitieux pour être bouclé en une à deux heures de bilan sanitaire d’élevage qui est pourtant le moment idéal pour faire l’inventaire de vos marges de progrès sanitaires et pour en planifier les étapes.
Il faut être deux
Me voilà donc dans le bureau d’une exploitation pour en faire le BSE. La feuille de préparation est quasiment vierge alors que la prise en charge des malades par cet éleveur manque d’efficacité, que la mortalité est excessive et la prévention inexistante. Pour lui le BSE est une corvée. Quelques réflexions plus tard, il lâche « je sais bien ce que j’ai à faire ». Je n’en suis pas sûr. Lui non plus d’ailleurs car, une heure plus tard, nous avions pas mal avancé - sur le papier au moins.