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Procès
Tags et dégradation d’élevages : prison avec sursis requise contre des animalistes au Mans

Neuf militants animalistes étaient entendus vendredi 28 janvier au tribunal correctionnel du Mans pour des tags, vols et dégradations dans des élevages intervenus dans la région des Pays de la Loire. Le procureur a requis des peines allant de 2 mois à 12 mois de prison avec sursis.

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, au Mans avant le procès de 9 animalistes.
Avant l’ouverture du procès un face à face tendu le 28 janvier entre les agriculteurs soutenus par Christiane Lambert et les animalistes devant le tribunal correctionnel du Mans.
© Compte twitter FNSEA

Vendredi 28 janvier au tribunal du Mans, neuf militants animalistes âgés de 20 à 37 ans étaient jugés en correctionnel pour des tags, des vols et des dégradations dans des élevages intervenus entre fin 2019 et le printemps 2021, en grande partie dans la région des Pays de la Loire. Au côté des agriculteurs touchés, dont le youtubeur Etienne Fourmont, les 5 FDSEA et la FRSEA des Pays de la Loire s’étaient portées partie civile dans cette affaire où les auteurs ont été identifiés par la cellule Demeter.

Reconnaissant la préméditation des actes, le procureur a requis des peines allant de 2 mois de prison avec sursis à 12 mois de prison avec sursis contre huit des prévenus et une peine de 1000 euros d’amende pour la prévenue la moins impliquée. Le tribunal rendra sa décision le 31 mars prochain.

Retour sur les moments principaux de l’audience qui s’est terminée tard dans la soirée.


Face à face tendu devant le tribunal

Avant le début du procès à 9h, un face à face assez tendu devant le tribunal a lieu entre les prévenus soutenus par plusieurs militants animalistes et les 10 agriculteurs partie civile venus également avec leurs soutiens dont Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

Christiane Lambert prend la parole devant les médias défendant l’élevage avec le slogan « Liberté, égalité, bien manger ». Mais alors qu’elle déclare « la France compte 13 millions d’hectares de prairies que ferions-nous sans les herbivores », les animalistes, brandissant des pancartes avec des messages tels que « cellule Déméter, justice délétère » l’encerclent et de violentes insultes fusent : « Lambert Nazie », « egorgeuse » !

 

Un long temps de parole pour les accusés

Le procès commence ensuite, par la lecture des 27 accusations d’intrusions et de dégradations commises dans des élevages de plusieurs départements des Pays de la Loire mais aussi le vol de 7 agneaux dans l’Eure.

Puis vient le tour de la prise de parole des accusés, pendant de longues heures, déplore Etienne Fourmont dans une vidéo diffusée ce week-end sur Youtube.

« Le temps des accusés a duré de 9h à 15h. Nous agriculteurs nous ne sommes que deux à avoir pu nous exprimer avec chacun 3 minutes », affirme-t-il jugeant ce temps de parole déséquilibré.

Pour rappel, l’éleveur laitier de la Sarthe avait été victime d’une intrusion sur son exploitation dans la nuit du 31 décembre 2019 au 1er janvier 2020 et avait vu un de ses silos tagué « 2020 abolition ». « Je savais qu’un jour où l’autre ça allait nous tomber dessus, mais savoir qu’il y a des gens qui sont rentrés dans la ferme, c’est très perturbant. Ca peut provoquer du stress et de l’anxiété et on a dû beaucoup expliquer ce qui s’était passé aux enfants. Pour mes voisins, ça a été très choquant. Il y a eu beaucoup plus de dégâts » confiait-il alors à Reussir.fr.

Relire l' : [INTERVIEW] Etienne Le YouTubeur visé par des militants anti-élevage


Déception et colère face aux sanctions demandées

A l’issue de cette journée d’audience, l’éleveur s’étonne que les avocats des prévenus aient demandé au tribunal de ne pas citer l’adresse des accusés par peur de représailles. Autre point d’étonnement : alors qu’ils se qualifient de résistants face à éleveurs traités de nazis, les accusés risquant la prison notamment pour « participation à une association de malfaiteurs » reconnaissent très peu de chefs d’inculpation.

La parole est ensuite donnée aux victimes présumées puis au procureur. Les peines demandées étaient attendues comme exemplaires du côté de la FRSEA des Pays de la Loire et de la FNSEA.

Si Etienne Fourmont se dit « très déçu » dans sa vidéo par la demande de sanctions « avec sursis », du côté du collectif Animal1st, sur le banc des accusés, on dénonce une injustice. « Le tribunal du Mans refuse toute forme de contextualisation politique, alors que là est tout le fond du sujet et il le sait. La criminalisation des animaliste est actée, et personne n’est à l’aise avec ça. Cela ne peut que renforcer notre sentiment d’injustice », peut-on lire dans un tweet posté par le collectif le 28 janvier.

Dans un brûlot contre la cellule Déméter Animal1st écrit sur son site que « « l’association de malfaiteurs » est un outil politique au service de la répression d’un mouvement de résistance animaliste qui n’en plus de voir avec quel mépris on traite ses revendications ».

Rendez-vous le 31 mars pour connaître le décision du tribunal.

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