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Sur les chemins de la transhumance avec le GR69 La Routo

Marcher sur les pas des bergers et de leurs troupeaux, c’est désormais possible, grâce à un nouvel itinéraire de grande randonnée traversant la Haute-Provence et la vallée de Blanche Serre-Ponçon : le GR69 La Routo.

transhumance
La transhumance demeure encore aujourd’hui une pratique très vivante en France.
© Gilles Ehrmann

Redécouvrir la Provence et les Alpes par les drailles, ces pistes empruntées par les troupeaux transhumants, c’est ce que propose aujourd’hui la Maison de la Transhumance basée à Salon-de-Provence, en région Paca. La Routo, de l’occitan far la routo, transhumer, est un projet franco-italien ayant pour objectif le développement des territoires autour de la pratique de la transhumance et de l’itinérance touristique. L’itinéraire de cette randonnée a été défini à partir du cadastre napoléonien à la recherche des anciennes drailles de transhumance entre la Provence et les Alpes. Il retrace l’itinéraire des troupeaux en partance de la Crau qui suivaient l’ancienne voie Aurélienne jusqu’à Eguilles, empruntant une draille qui contournait Aix-en-Provence par le nord puis passait au  nord de Saint-Marc et de Vauvenargues. Les troupeaux gagnaient ensuite Rians, Quinson, Riez, Puimoisson, Mézel, Digne, la Javie et Seyne, franchissaient la crête entre La Blanche de Seyne et l’Ubaye, puis, remontaient la vallée à partir de Méolans pour ensuite passer par la Haute Ubaye et le Piémont par le col de Larche.

Un itinéraire de 540 km

Ces anciennes voies ont pour la plupart disparu suite à la culture des sols, au reboisement ou à la création de routes goudronnées. Le GR69 La Routo, qui s’étend sur 540 km avec 33 étapes, a été agréé sentier de grande randonnée par la Fédération française de randonnée française. Il permet aux randonneurs de découvrir l’ensemble des signes anciens ou actuels liés à l’élevage pastoral, qu’il s’agisse des nombreux aménagements réalisés pour les troupeaux transhumants (pierres relevées, murets, aires de repos, ponts et fontaines) ou des paysages pastoraux emblématiques. Il offre aussi l’occasion, en traversant les alpages, la possibilité de rencontrer des chiens de protection, de plus en plus utilisés par les éleveurs pour défendre les troupeaux des prédateurs.
 

Patrimoine culturel et immatériel

Dès le milieu du XVe siècle, les grands transhumants quittaient au printemps les plaines desséchées de Provence pour gagner, via le col de Larche, les estives de la vallée de la Stura, à la recherche de nouveaux alpages rendus nécessaires par l’accroissement de la taille des troupeaux. La transhumance a alors créé des liens immuables entre ces territoires et de nombreux éleveurs installés aujourd’hui en Provence sont ainsi originaires des vallées occitanes du Piémont, et notamment de la vallée de la Stura. La grande transhumance ovine fait partie du patrimoine provençal. Historiquement, elle a tracé son propre réseau routier, les drailles ou carraires, voies de communication entre la Basse Provence et les montagnes alpines. Ces anciennes voies ont pour la plupart disparu mais de petites portions sont encore empruntées par les troupeaux qui depuis le Var, les Alpes-Maritimes ou les Alpes-de-Haute-Provence gagnent les proches vallées du Verdon, de l’Ubaye, du Var, de la Vésubie ou de la Tinée.

Lire aussi : notre dossier sur la transhumance

En France, la transhumance demeure une pratique très vivante dans les territoires montagnards et méditerranéens, où elle marque et conditionne, avec une grande diversité de formes, les relations entre les hommes, les animaux et les écosystèmes. Les pratiques et savoir-faire de la transhumance en France ont été inscrits à l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel en juin 2020 et font l’objet d’une candidature internationale pour une inscription sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Unesco) en 2023.

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