Aller au contenu principal

Sulfoxaflor et flupyradifurone : le Conseil d’Etat annule le décret interdisant ces pesticides

Le Conseil d’Etat vient d’annuler le décret du 30 décembre 2019 pour excès de pouvoir de l’Etat dans sa décision à étendre le champ de l’interdiction des néonicontinioïdes à une liste de produits phytopharmaceutiques aux modes d’actions identiques comme la flupyradifurone.

Une abeille sur du colza
© Pixabay

Dans une décision publiée le 15 novembre, le Conseil d’État vient d’annuler le décret du 30 décembre 2019 étendant le champ de l'interdiction des néonicotinoïdes par loi Egalim, à deux substances présentant des modes d'action identiques, le flupyradifurone et le sulfoxaflor.

Le Conseil d'Etat met en avant l'absence d'étude fournie par les autorités françaises attestant des risques liés à l'usage de la flupyradifurone.

Pour rappel la société Bayer et l’ex-UIPP (désormais Phyteis qui fédère 19 entreprises mettant sur le marché des solutions de protection des plantes) avaient déposé des requêtes en février 2020 et en septembre 2021 au Conseil d'Etat, afin d’annuler ce décret « pour excès de pouvoir ».
 

Un manque d’études spécifiques

Dans sa décision le Conseil d’Etat souligne que en présentant le projet de décret en litige à la Commission européenne, les autorités françaises ont indiqué que « de nombreuses publications scientifiques et d'organismes reconnus (...) vont dans le sens d'un impact majeur des néonicotinoïdes sur de nombreuses composantes de l'environnement sur des organismes non cibles telles que les abeilles, les macro-invertébrés ou bien encore les oiseaux » et qu'une étude de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) « identifie un risque pour la santé humaine (incidence sur le développement du système nerveux) ».

Or « il est constant que ces études se rapportent aux néonicotinoïdes et non aux substances flupyradifurone et sulfoxaflor qui n'appartiennent pas à cette famille de substances même si elles présentent un mode d'action identique à celles-ci en agissant sur le récepteur nicotinique de l'acétylcholine », juge le Conseil d’Etat.

Aucune étude produite n’atteste des risques liés à l’usage de la flupyradifurone

Si la notification des autorités française indique également que « plusieurs études ont mis en évidence que les substances sulfoxaflor et flupyradifurone présentent un risque important pour les pollinisateurs », les trois études produites à l'appui de cette notification (" Bergfield 2009, Schmitzer 2011a et Schmitzer 2011b ") concernent les produits Transform et Closer qui contiennent uniquement la substance sulfoxaflor, « de sorte qu'aucune étude produite n'atteste des risques liés à l'usage de la flupyradifurone » poursuit le Conseil d’Etat.

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité