Stratégie nationale biodiversité 2030 : quelles mesures annoncées par Elisabeth Borne concernent l'agriculture?
La Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté, le 27 novembre 2023, la version finale de la stratégie nationale biodiversité 2030, avec différentes mesures concernant le secteur agricole.
La Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté, le 27 novembre 2023, la version finale de la stratégie nationale biodiversité 2030, avec différentes mesures concernant le secteur agricole.
« La disparition de la biodiversité n’est pas seulement une affaire de spécialistes, de scientifiques ou de militants. C’est un danger pour notre capacité à nous nourrir. Un risque économique majeur pour des secteurs entiers, notamment l’agriculture » a déclaré Elisabeth Borne lors de son discours de présentation de la stratégie nationale biodiversité 2030 le 27 novembre.
EN DIRECT | Planification écologique : la Première ministre @Elisabeth_Borne présente la Stratégie nationale biodiversité 2030. https://t.co/z2chsrco8B
— Gouvernement (@gouvernementFR) November 27, 2023
La stratégie nationale biodiversité s’appuie sur quatre axes.
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Lutter contre l’artificialisation
Le premier consiste à réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité. En matière de lutte contre l’artificialisation des terres, la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers sera divisée par deux d’ici 2030, permettant de préserver 120 000 hectares par an.
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Diminuer de moitié l’utilisation des phytosanitaires
Par ailleurs, selon le gouvernement, la nouvelle stratégie Ecophyto 2030 en cours de consultation « réaffirme l’ambition d'une diminution de moitié de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à l’horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017 ». Il explique que « l’État poursuit ainsi son engagement en faveur de la réduction de l’utilisation et des risques des produits phytopharmaceutiques, en répondant à un triple impératif : maintenir un haut niveau de protection des cultures, soutenir les performances économiques et environnementales des exploitations, préserver la santé publique et celle de l’environnement dans une logique Une Seule Santé ».
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« La radicalité des résultats sans la brutalité des mesures »
« Nous avons choisi de bâtir notre stratégie en lien étroit avec les collectivités, les professionnels de chaque secteur, les spécialistes et les acteurs de la société civile. Dans chaque domaine, c’est ensemble que nous avons fixé nos objectifs avec en tête un même principe : la radicalité des résultats sans la brutalité des mesures. C’est aussi notre ambition, avec le plan « EcoPhyto 2030 », pour réduire l’impact des produits phytosanitaires. C’est ce que nous proposons avec nos objectifs de sobriété foncière. L’objectif du zéro artificialisation nette d’ici 2050 est ambitieux mais nécessaire » a déclaré Elisabeth Borne.
L'objectif du zéro artificialisation nette d'ici 2050 est ambitieux mais nécessaire
Restaurer la biodiversité
Le deuxième axe consiste à restaurer la biodiversité dégradée partout où c’est possible. En rappelant que la biodiversité est un des piliers de la planification écologique et que désormais les objectifs mondiaux sont de protéger 30 % des mers et 30 % des terres, la Première ministre a affirmé qu’il fallait « protéger plus d’espaces et restaurer les habitats dégradés » et que l’objectif du président de la République était de « placer 10 % de notre territoire sous protection forte d’ici 2030 ». Pour y parvenir, un milliard d’arbres seront plantés en dix ans ainsi que 50 000 kilomètres de haies et 50 000 ha de zones humides seront restaurés d’ici 2026.
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Un milliard d’euros pour la biodiversité en 2024
Les troisième et quatrième axes de la stratégie consistent à mobiliser tous les acteurs et à garantir les moyens d’atteindre ces ambitions. La Première ministre a ainsi rappelé qu’en 2024, un milliard d’euros allait être consacré à la biodiversité et à l'eau, « le résultat d’une augmentation de plus de 250 millions d’euros des crédits consacrés à la biodiversité, mais aussi au Plan Eau, au Fonds friche ou au Fonds renaturation, pérennisé au sein du Fonds vert ».
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Mobilisation générale des Français
Selon elle, la transition écologique doit s’ancrer dans le quotidien des Français et dans les projets menés par les collectivités, notamment avec les COP territoriales. Elle a aussi martelé que les jeunes avaient un rôle essentiel à jouer, c’est pour cette raison que 10 000 services civiques pour la transition écologique vont être proposés, contre 500 aujourd’hui et que 20 000 aires éducatives vont ouvrir d’ici 2030, contre 1 000 aujourd’hui.