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Sécheresse et agriculture : quel premier bilan dans votre région selon les Chambres d’agriculture ?

Les conséquences de la sécheresse et des vagues de chaleur de l’été 2022 sur l’agriculture sont très lourdes. Les Chambres d’agriculture tirent un premier bilan au 1er septembre 2022.

La France, marquée par la sécheresse, vue par satellite le 9 août 2022.
La France, marquée par la sécheresse, vue par satellite le 9 août 2022.
© Image sentinelle Copernicus du 9 août 2022 via @SergeZaka

 

« On a besoin que le dispositif de calamités agricoles fonctionne vite. Nous sommes un peu inquiets sur les délais », commente Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture France, lors d’une conférence de presse de rentrée. Après l’été historique que la France vient de passer, les conséquences sont très lourdes pour le monde agricole et sur le terrain les chambres d’agriculture participent aux comités locaux sécheresse et au recueil des dégâts le plus rapidement possible. « Les éleveurs ne peuvent pas attendre le versement d’indemnités en juin prochain, d’ici là ils seront exsangues de trésorerie », explique-t-il, espérant que le dossier de l’assurance récolte « atterrisse au plus vite cette semaine ». « Les relevés pour les calamités agricoles est colossal, il faut que ça s’arrête », lance le président des Chambres d’agriculture.

Les chiffres définitifs des dégâts dus à la sécheresse sur l’agriculture française ne sont ainsi pas arrêtés définitivement. Mais les Chambres d’agriculture de France dressent un premier bilan qualitatif au 1er septembre par région :
 

 

Auvergne Rhône Alpes

« Les décapitalisations de troupeaux sont observées avec des déficits jusqu’à 80% de fourrages dans le Cantal ou la Haute-Loire par exemple » souligne les Chambres d’agriculture.

Des difficultés sont également observées sur le maraîchage, l’arboriculture et les grandes cultures (avec « un échaudage assez fréquent » sur les céréales). « Les maïs semés tardivement, par exemple en Savoie, présentent de fortes pertes » souligne Chambres d’agriculture de France.
 

 

Bourgogne Franche Comté

Les prairies présentent un déficit en herbe de 20 à 40% sur la première fauche, taux montant à quasiment 100% à partir de la seconde coupe pour la Côté d’Or.

Sont également observés des baisses de calibre sur les pommes de terre ou encore des baies de petites tailles avec peu de jus pour la viticulture. Production de soja et tournesol sont aussi touchés.

 

Bretagne

Si de bons rendements sont observés en colza (+35% par rapport à 2021), en blé (+9%) ou en triticale (+12%), les prévisions tablent sur une collecte de maïs grain inférieure de 50% à celle de l’an passé.

Les restrictions fortes d’irrigation ont aussi eu un impact sur le maraichage (notamment les salades).
 

 

Grand Est

« Affouragement des animaux (depuis mi-juillet dans le Haut-Rhin pour les prairies de montagne) », « problème d’abreuvement des animaux », « sursemis nécessaires pour régénérer les prairies » avec « des prairies carbonisées dans les zones intermédiaires » : l’élevage dans la région Grand Est subit de fortes difficultés selon le bilan des Chambres d’agriculture.

En pomme de terre fécule et d’industrie sans irrigation, les pertes sont estimées à 50% minimum.

« Les rendements des cultures d’automne seront fortement impactés, notamment les choux à choucroute ou la patate douce », notes les chambres.
 

 

Hauts-de-France

La sécheresse a eu un impact sur le rendement et la qualité des cultures fourragères (herbe, maïs, betterave).

« Une baisse potentielle est attendue pour les cultures actuelles (betteraves, maïs et tournesol) » et « des difficultés sont rencontrées pour les implantations à venir notamment de colza, de deuxième culture et des Cipan », notent les chambres d’agriculture.
 

 


Ile-de-France

Des pertes de 20 à 50% sont annoncées sur le maïs non irrigué et un impact important sur les cultures de tournesol et betterave non irriguées.

Le maraîchage, majoritairement irrigué dans la région, est touché par les conséquences des températures élevées.
 

 

Nouvelle Aquitaine

« La production fourragère est à l’arrêt », soulignent les Chambres d’agriculture qui pointent « un affouragement au champ des troupeaux, l’utilisation des stocks hivernaux et la descente d’estive des animaux ».

Les cultures de tournesol et maïs sont fortement touchés notamment sur les sols superficiels. La récolte de maïs ensilage est en avance avec « des rendements attendus en forte baisse ». « On observe localement (dans la Vienne) de l’ensilage de maïs semence faute de fécondation », pointent les Chambres d’agriculture.
 

 

Occitanie

Fortes pertes fourragères (avec une deuxième coupe entre -50 et -70% dans le Lot), parcours inexploitables, descentes d’estives avancées sont observés en Occitanie.

En grandes cultures, des baisses de rendements sont signalées en blé, tournesol, et maïs non irrigué, mais aussi en production de semence. « C’est la plus mauvaise récolte depuis 40 ans dans l’Aude » soulignent les Chambres d’agriculture.

Des pertes sont observées sur la culture de pomme de terre avec 50% de perte dans le Gard mais aussi le maraîchage.

Dans le Gard des amandiers et oliviers, « menés en sec » sont non récoltables.

En viticulture, de l’échaudage et une baisse de rendement sont observés, avec un recul de la production estimée entre 20 et 40% dans le Gard.
 

 

Provenance Alpes Côtes d’Azur

Les pertes sur les coupes de fourrage sont estimées entre 40 et 60% dans les Alpes avec des descentes d’estives prématurées observées.

En arboriculture, une perte de 50% est attendue sur les oliviers et amandiers et de 100% sur les vergers non irrigués. Des incidences sont à prévoir sur la récolte 2023.

En grandes cultures, les Chambres d’agriculture évoquent jusqu’à 100% de perte sur la production de pois chiche et 30 à 50% de perte dans l’arrière-pays provençal sur le blé dur.

Des pertes sont aussi à prévoir sur les vignes non irriguées et des inquiétudes pèsent sur les cultures en cours de plantation dans le secteur du maraîchage.
 

 

Pays de la Loire

Les Chambres d’agriculture notent « un manque de fécondation pour le maïs fourrage » et un « affouragement précoce pour l’élevage mais des reports des stocks de fourrages de 2021 » en Pays de la Loire, région touchée par une faible disponibilité en eau et de nombreuses restrictions d’irrigations.
 

 

Les informations restent encore limitées pour la Corse, et le Centre Val de Loire très touchés par le manque d’eau et les restrictions aux usages de l’eau, mais aussi la Normandie (impact sur le remplissage du maïs grain et du tournesol souligné ainsi que la difficulté de semer le colza et les couverts végétaux).

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