Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : de nouvelles restrictions d’eau à compter du 10 mai
Depuis juin 2022, le département des Pyrénées-Orientales connaît un épisode de sécheresse exceptionnel tant par sa durée que son intensité qui a poussé le préfet à intensifier les mesures de restriction d’eau.
Depuis juin 2022, le département des Pyrénées-Orientales connaît un épisode de sécheresse exceptionnel tant par sa durée que son intensité qui a poussé le préfet à intensifier les mesures de restriction d’eau.
L’absence de pluies régulières et le faible enneigement, conjugués à des températures plus élevées qu’à l’habitude, n’ont pas permis de remplir suffisamment les nappes phréatiques et les barrages et ont réduit les débits des cours d’eau. Les Pyrénées-Orientales sont le seul département français à ne pas avoir levé les mesures de restriction sur l’usage de l’eau depuis le printemps 2022 et ces restrictions ont récemment été renforcées compte tenu de la situation. En février dernier, Rodrigue Furcy, le préfet avait placé le département en position dite « d’alerte renforcée » impliquant une restriction importante des prélèvements agricoles ainsi que l’interdiction de certaines usages domestiques ou municipaux.
Les bassins de la Têt et de l’Agly sévèrement touchés
Le préfet a ensuite engagé des concertations avec les acteurs institutionnels, économiques, agricoles et associatifs du département afin d’évaluer la situation. Il en est ressorti que les bassins de la Têt et de l’Agly - deux fleuves traversant le département - sont dans « une insuffisance durable et marquée de la ressource en eau ne permettant pas, en l’absence de mesures, de faire face jusqu’à la fin de l’été à l’ensemble des usages ». En conséquence, le préfet a décidé, à compter du 10 mai, de placer ces deux territoires en « situation de crise sécheresse » afin de continuer à assurer les « usages prioritaires » que sont la continuité de l’eau potable et la sécurité contre les risques incendie. Depuis la mi-avril, quatre communes du Bas Conflent, dans la vallée de la Têt, sont privées d’eau potable et le 16 avril, un incendie a détruit plus d'un millier d'hectares dans les communes de Cerbère et Banyuls.
« Minimiser l’impact sur la production agricole »
Le préfet assure « vouloir minimiser l’impact sur la production agricole et l’alimentation » et rappelle que le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a mobilisé « une mission flash du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux afin de définir les impacts des restrictions sur les productions agricoles et les modalités d’accompagnement nécessaires ». Marc Fesneau se rendra dans les Pyrénées-Orientales le 6 mai. Quant aux détails des dispositions concernant l’agriculture et les autres activités, ils seront précisés dans un arrêté qui sera pris le 98 mai et entrera en vigueur le 10 mai.
De lourdes pertes pour le secteur agricole selon la FDSEA
Le 24 avril, la présidente du conseil départemental, Hermeline Malherbe, avait, dans un courrier, alerté le président Emmanuel Macron sur un risque de « catastrophe humaine » et demandé « la mise en place d'un fonds de solidarité » pour les secteurs agricole et touristique. Le lendemain, la présidente de la région Occitanie Carole Delga soutenait cette demande, annonçant « un dispositif exceptionnel d’un million d’euros » du conseil régional. Bruno Vila, le président de la FDSEA des Pyrénées-Orientales a chiffré à 200 M€ les dommages pour les agriculteurs en raison des restrictions actuelles, ajoutant que « dans la pire des situations, cela va être 400 M€ ».