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« On revient peu à peu à de la polyculture », Vincent Quenard, viticulteur au Domaine Claude Quenard et fils, à Chignin, en Savoie

  Vincent Quenard est à la fois viticulteur et brasseur. Cette seconde activité lui permet de lisser l'impact des aléas climatiques.

Le viticulteur Vincent Quenard brasse ses bières.
Vincent Quenard (à droite) et son frères, viticulteur et céréalier au Domaine Claude Quenard et fils, à Chignin, en Savoie.
© V. Quenard

« Je suis issu d’un domaine viticole et durant mes études en viticulture-œnologie, j’ai commencé à brasser dans mon appartement. Puis en 2017, j’ai ouvert un financement participatif sur Miimosa, qui m’a permis de me lancer grandeur nature, dans le cadre du domaine viticole familial (une SCEA), qui a intégré cette branche bière.

En septembre 2022, j’ai augmenté la capacité de la brasserie à 5 000 à 6 000 litres par mois pour répondre à la demande. Au niveau commercial, j’ai clairement bénéficié du réseau de distribution (CHR, cavistes) du domaine. Je l’ai encore vu à Millésime bio cette année, pour les clients, c’est une vraie valeur ajoutée de pouvoir proposer du vin et de la bière sous la même entité, et de pouvoir panacher les produits. Cela crée un effet de gamme.

La gamme comprend deux bières vigneronnes

À l’heure actuelle, la gamme bière, qui est bio, comprend cinq références permanentes, et deux bières « de vigneron » au moût de raisin, l’une avec de la roussanne et l’autre avec de la mondeuse. Mais je n’en produis que 1 000 litres par an. Les bières sont commercialisées essentiellement localement, à 50 % dans des restaurants et à 50 % chez des cavistes, magasins bio, petites épiceries. Et vont de 3 euros les 33 cl pour la gamme classique, à 12 euros les 75 cl pour la bière de vigneron.

Pour le domaine, cette diversification est intéressante dans le cadre des aléas climatiques ; on l’a bien vu cette année avec le gel. L’activité brasserie réalise à présent environ le quart du chiffre d’affaires du domaine et mon objectif est de monter jusqu’au tiers, voire à la moitié. C’est rentable, mais il faut faire du volume car la concurrence est de plus en plus présente. Par ailleurs, c’est un vrai boulot, et cela nécessite de se former si on ne veut pas louper plein de brassins.

Nous produisons la moitié de notre orge bio

À présent, nous produisons aussi de l’orge bio sur 4,5 hectares (6 à 10 tonnes par an de production), ce qui correspond à pratiquement la moitié de mes besoins. On revient peu à peu à de la polyculture. Avant, cela coûtait plus cher de produire sa propre orge, mais à présent, c’est à l’équilibre. En revanche, nous achetons le houblon. »

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