Quatre mois de répit pour les vins et spiritueux français aux États-Unis
La bonne nouvelle est tombée vendredi 5 mars : l’Union Européenne et les États-Unis ont annoncé une pause de quatre mois quant aux sanctions douanières réciproques mises en place dans le cadre du conflit Airbus/Boeing. La filière des vins et spiritueux peut enfin reprendre son souffle.
La bonne nouvelle est tombée vendredi 5 mars : l’Union Européenne et les États-Unis ont annoncé une pause de quatre mois quant aux sanctions douanières réciproques mises en place dans le cadre du conflit Airbus/Boeing. La filière des vins et spiritueux peut enfin reprendre son souffle.
Espérée par la filière vins et spiritueux depuis de longs mois, esquissée par Franck Riester lors d’un déplacement à Cognac, la suspension des sanctions douanières mutuelles que s’infligent l’Union européenne et les États-Unis dans le cadre du conflit Airbus/Boeing a été annoncée vendredi 5 mars par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Franck Riester, ministre du Commerce extérieur. Elle est fixée à 4 mois.
Une suspension à double sens
L’Union européenne va donc suspendre les droits de douanes additionnels qu’elle imposait depuis le 10 novembre dernier à hauteur de 4 milliards de dollars de produits américains. Les États-Unis vont de leur côté suspendre les droits de douanes additionnels qu’ils imposaient depuis le 18 octobre 2019 sur 7,5 milliards de dollars de produits européens dont 3,2 milliards de dollars de produits français, soulignent nos confrères d'Agra Presse.
"Un soulagement particulièrement bienvenu aux exportateurs"
Dans un communiqué, César Giron, président de la Fédération des Exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) s’est félicité de cette annonce « qui va apporter un soulagement particulièrement bienvenu aux exportateurs qui, depuis 18 mois subissent ces taxes injustes issues d’un conflit qui leur est étranger ».
18 mois d'exportations fortement pénalisées
L’impact des 25% de taxe additionnelle s’est durement ressenti dans les résultats export de la France vers les États-Unis en 2020, avec un recul de 8,7% en volume et de 23,4% en valeur pour les seuls vins. Dans un communiqué, Efow (fédération européenne des vins d'origine), en saluant la nouvelle, a rappelé que les droits de douane imposés par les États-Unis sur les vins de l’UE « ont déjà entraîné une baisse de 54% des exportations des vins visés ».
Un grand souffle d'optimisme
« Quatre mois de suspension des sanctions douanières, c’est vraiment une très bonne nouvelle », s’est réjouit Jean-Marie Fabre, le président des vignerons indépendants.
Les effets se font déjà sentir selon les messages échangés sur les réseaux sociaux. "Les commandes arrivent déjà", a lancé le domaine du Bel Air à Bourgueil dans un post Facebook.
Le 5 mars, le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a salué cette «très bonne nouvelle pour le cognac». Optimiste, il y voit un signal positif laissant « envisager une résolution définitive des différends qui impactent les acteurs des filières vins et spiritueux des deux côtés de l’Atlantique ».
En attendant, les exportateurs attendent un soutien de l’État aux entreprises «pour leur permettre de rebondir rapidement et de regagner les parts de marché aux États-Unis qu’elles avaient perdues», a plaidé César Giron.
Un appel entendu au niveau régional, par exemple par Carole Delga, présidente de la région Occitanie s'est engagée à soutenir les entreprises de sa région dans un tweet.
Dans le quotidien régional l'Indépendant, Gérard Bertrand s'est montré soulagé. " Les États-Unis sont le premier marché au monde et nous sommes la première marque française aux USA. Il était impossible de répercuter la hausse de 25% sur les tarifs. On vient de passer 18 mois dans le dur". Son entreprise exporte plus de la moitié de sa production aux États-Unis.
Une période de négociation s’ouvre. Dans un interview publiée par Agra Europe du 1er mars 2021, Bernard Farges le président d'Efow (Fédération européenne des vins d'origine), évoquait le G7 qui s'est réuni le 19 février dernier pour la première fois depuis l'élection du président américain Joe Biden. Il a souligné que dans ses conclusions, le G7 "exprime sa volonté de parvenir d'ici mi-2021 à une solution consensuelle sur la taxation internationale dans le cadre de l'OCDE".