Face à la taxe Trump, la promesse de solutions pour la filière viticole
Les représentants de la filière viticole ont rencontré le 7 janvier quatre ministres pour alerter à nouveau sur l’urgence d’un soutien aux entreprises exportatrices vers les États-Unis. Depuis plus d'un an, elles sont pénalisées par la taxe Trump qui va s'étendre à partir du 12 janvier à de nouveaux produits. Des mesures devraient être annoncée prochainement.
Les représentants de la filière viticole ont rencontré le 7 janvier quatre ministres pour alerter à nouveau sur l’urgence d’un soutien aux entreprises exportatrices vers les États-Unis. Depuis plus d'un an, elles sont pénalisées par la taxe Trump qui va s'étendre à partir du 12 janvier à de nouveaux produits. Des mesures devraient être annoncée prochainement.
La rencontre qui a eu lieu le 7 janvier entre les responsables de la filière viticole et pas moins de quatre ministères au sujet du préjudice subi depuis plus d’un an par les vins français aux États-Unis n’a débouché sur aucune mesure pour l’instant. Mais la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) indique dans un communiqué que « rendez-vous est pris dès la semaine prochaine avec les Ministres pour compléter très rapidement ce travail et permettre ainsi une mise en œuvre rapide d’un soutien aux opérateurs, producteurs et négociants de la filière française des vins et spiritueux ».
Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vin de FranceAgriMer et César Giron, président de la FEVS, au nom de l’ensemble des organisations de la filière, se sont félicités de « l’écoute attentive » que leur ont accordé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, Franck Riester , ministre délégué chargé du Commerce extérieur et Alain Griset, ministre délégué aux PME.
Avec la filière des vins et spiritueux nous avons demandé un soutien fort @BrunoLeMaire @J_Denormandie @alaingriset @franckriester pour aider les entreprises qui subissent des taxations supplémentaires des🇺🇸une écoute attentive qui doit se traduire par des mesures concrètes pic.twitter.com/8CUj8lQyrD
— Jérôme Despey (@JeromeDespey) January 7, 2021
Un impact chiffré à 1 milliard d’euros
Une surtaxe de 25% est imposée par les États-Unis sur les vins tranquilles de moins de 14 degrés et conditionnés en moins de 2 litres depuis le 18 octobre 2019. Elle fait partie de mesures de rétorsion prises dans le cadre de l’interminable conflit commercial entre Boeing et Airbus. Fin décembre, les États-Unis ont annoncé que le 12 janvier 2021, la taxation s’étendra à de nouveaux produits. Désormais, tous les vins tranquilles français sont concernés, y compris ceux à plus de 14 degrés, ceux en BIB et vrac. Les champagnes et crémants restent épargnés. Les spiritueux issus de raisins ou de marc sont aussi concernés s’ils sont conditionnés en moins de 4 litres et d’une valeur d’importation de plus de 38$ par « proof liter ». Ainsi la taxe s'appliquerait par exemple à une bouteille d'armagnac ou de cognac de 75 cl titrant 40 degrés avec un prix d'importation de plus de 22,8 $.
Suite à cette annonce, la FEVS chiffre désormais l'impact des taxes américaines sur les vins français à 1 milliard d'euros de perte de chiffre d'affaires pour 2021. "Il y a aujourd'hui beaucoup de vins bloqués dans des ports français, dans des containers expédiés après les fêtes de Noël vers les États-Unis qui sont revenus au port car les importateurs américains ne veulent pas payer les taxes de dédouanement", a alerté César Giron.
Une bonne nouvelle tout de même, les États-Unis ont annoncé suspendre leur autre menace de droits de douanes sur certains produits français, dont le champagne, en réponse à la décision de Paris de taxer les géants du numérique.
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Quelles mesures de soutien et de compensation sont envisagées pour les exportateurs ?
Le ministère de l’Économie est des Finances a indiqué envisager notamment d’étendre aux viticulteurs l'indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d'affaires mensuel, jusqu'à 200 000 euros mise en place fin 2020 pour les entreprises affectées par la crise sanitaire.
Il serait aussi question de reporter d'un an le début du remboursement des Prêts garantis par l'État (PGE) accordés aux entreprises pénalisées par la pandémie ou encore de renforcer le soutien à l'export et à la compétitivité de la filière française.
L’implication de l’Union européenne reste indispensable pour avancer sur ce dossier. Jusque-là, la demande d'un fonds de compensation déjà formulée plusieurs fois est restée sans effet. Les quatre ministres consultés vont écrire à la Commission européenne pour "exiger un travail européen sur des mesures de compensations", annonce Bercy.