Prix agricoles rémunérateurs : la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef écrivent ensemble à Emmanuel Macron
La Confédération paysanne, la Coordination Rurale, et le Modef ont écrit une lettre ouverte au président de la République dans laquelle ils demandent des prix rémunérateurs pour les agriculteurs.
La Confédération paysanne, la Coordination Rurale, et le Modef ont écrit une lettre ouverte au président de la République dans laquelle ils demandent des prix rémunérateurs pour les agriculteurs.
« Initiative historique », souligne la Coordination rurale, qui vient de signer avec la Confédération paysanne et le Modef, une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour réclamer des prix rémunérateurs pour les agriculteurs.
Les trois syndicats minoritaires agricoles écrivent dans cette lettre ouverte que la colère exprimée depuis trois mois en France et en Europe est le symptôme de l'échec du système agricole actuel à rémunérer les agricultrices et agriculteurs. Ils affirment « le besoin primordial des paysannes et pouvoir vivre dignement de leur métier » et dénoncent « la concurrence déloyale des importations à bas prix, la concentration du pouvoir dans l'aval des filières alimentaires, l'insuffisance du renouvellement des générations ».
« La seule évaluation des lois Egalim est complètement insuffisant, trop incertain et trop lent »
Ils affirment que l’annonce d’Emmanuel Macron sur les prix planchers au salon de l'Agriculture est « un filet de sécurité » permettant de rendre le commerce plus équitable, afin de sécuriser la valeur du travail dans le secteur agricole et de mieux répartir les marges dans les filières alimentaires.
Initiative historique. La crise majeure que traverse l'agriculture française et européenne doit être traitée avec une approche par le revenu pour nos 400 000 fermes. Les 3 syndicats et confédérations @ConfPaysanne , @ModefNational et Coordination Rurale représentant 50 % des… pic.twitter.com/qLADMtpFs5
— Coordination Rurale (@coordinationrur) April 9, 2024
Evaluer Egalim ne suffit pas selon les trois syndicats agricoles
« Or, le sujet a scandaleusement quasi disparu des 62 engagements déclinés par le gouvernement ces derniers jours. Abandonner ce sujet central à la seule évaluation des lois Egalim est complètement insuffisant, trop incertain et trop lent » se désolent les trois syndicats.
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Refonder les échanges internationaux
Selon eux, ces prix minimums sont la traduction concrète de la revendication première des agriculteurs, à savoir l'interdiction d'achat des productions agricoles en dessous du prix de revient comprenant les charges, la rémunération du travail et la protection sociale.
« Ces prix minimums devront aussi s'appliquer aux produits importés, pour neutraliser la concurrence déloyale tant sur le plan social qu'environnemental. Cela exige de refonder les échanges internationaux, à l'opposé des accords de libre-échange actuels et en négociation (Ceta, Mercosur, Nouvelle-Zélande, Kenya...) » écrivent-ils.
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Réguler les marchés
Les trois syndicats prônent « la remise urgente d'outils de régulation des marchés (prix minimums garantis, gestion des volumes, stockage public, encadrement des marges de l'agro-industrie et de la grande distribution...) » afin de prévenir les crises et protéger les agricultrices et agriculteurs de la volatilité des marchés. Ils concluent : « Protéger le revenu paysan, voici le cap politique à fixer par les autorités françaises, européennes et internationales ».