Pourquoi près d’un agriculteur sur deux est pessimiste pour l’avenir
48% des agriculteurs se déclarent pessimistes pour l’avenir de l’agriculture et de leur exploitation agricole pour les 10 ans à venir. Ce qui les inquiète diffère des défis auxquels les Français les imaginent le plus confrontés.
48% des agriculteurs se déclarent pessimistes pour l’avenir de l’agriculture et de leur exploitation agricole pour les 10 ans à venir. Ce qui les inquiète diffère des défis auxquels les Français les imaginent le plus confrontés.
Si une grande majorité des Français ont confiance dans les agriculteurs (60% pour le conventionnel et 72% dans l’agriculture biologique), 48% des agriculteurs se déclarent pessimistes dans le contexte actuel et celui de leur exploitation pour les dix ans à venir, selon la dernière vague de sondage AgriExpress d’Ipsos publiée le 30 octobre (1) qui compare la vision des agriculteurs avec celle des consommateurs. Seuls 17% des agriculteurs se disent optimistes.
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Revenus et main d'œuvre au cœur des préoccupations des agriculteurs
Ce qui est le plus préoccupant pour les agriculteurs :
- Des revenus toujours plus réduits au profit des autres acteurs de la filière (42%)
- La concurrence déloyale d’autres pays (40%)
- Le nombre toujours plus limité d’agriculteurs et de main d’œuvre (37%)
- Des coûts de production élevés (32%)
- Des évènements climatiques plus fréquents et plus ravageurs (32%)
- Des épisodes de sécheresse plus intenses et prolongés (28%).
Lire aussi : Agriculteurs et Français donnent leurs regards croisés sur l’agriculture
Concernant l’agriculture, les Français s’inquiètent plus des évènements climatiques
Interrogés sur les grands défis auxquels l’agriculture est confrontée dans les années à venir, les Français affichent un ordre de priorité différent :
- Les évènements climatiques (47%)
- La sécheresse (46%)
- L’accès à l’eau (33%)
- Des revenus toujours plus réduits au profit des autres acteurs de la filière (32%)
- La concurrence déloyale (31%)
- Des coûts de production élevés (12%).
Une vision partielle et partiale des consommateurs sur l’agriculture
« La vision partielle et partiale qu'ont les consommateurs de l'agriculture française est à l'origine d’une polarisation des points de vue autour de l’agriculture, y compris au sein des consommateurs eux-mêmes » soulignent Damien Barnier, directeur du département Ipsos agriculture, et Nicolas Vogel, chef de groupe spécialiste agriculture chez Ipsos, qui commentent les résultats de l’étude.
47% des Français interrogés estiment que la France doit conserver sa capacité de production et continuer d’en exporter une partie, quand 53% pensent qu’elle doit la réduire en réduisant son utilisation de fertilisants ou de produits phytosanitaires.
46% disant acheter en priorité les fruits et légumes les moins chers, biologiques ou non, contre 54% qui seraient prêts à dépenser plus pour acheter des fruits et légumes biologiques. Enfin 79% des Français affirment enfin que l’on ne devrait consommer que des produits cultivés en France.
(1) Ipsos a interrogé en miroir d’un côté une population de 250 agriculteurs en mode online et de l'autre 1000 Français âgés de 18-75 ans, sur population générale.
Voir aussi : Sondage sur l’agriculture de demain. Les « bonnes » intentions des Français