Pourquoi les agriculteurs manifestent-ils au Royaume-Uni ?
En début de semaine, des milliers d’agriculteurs britanniques, pour certains au volant de leur tracteur, ont une nouvelle fois manifesté à Londres leur mécontentent à l’encontre d’une modification de la taxe sur les successions.
En début de semaine, des milliers d’agriculteurs britanniques, pour certains au volant de leur tracteur, ont une nouvelle fois manifesté à Londres leur mécontentent à l’encontre d’une modification de la taxe sur les successions.

C’est la troisième fois depuis la fin de l’année dernière que les agriculteurs britanniques se sont retrouvés en début de semaine à Londres pour manifester. Le motif de leur mécontentement ? Une réforme visant à abaisser le plafond d’exonération des frais de succession. Jusqu'à présent, les exploitations agricoles britanniques pouvaient bénéficier d'une exonération des droits de succession sur leurs biens et propriétés, une mesure qui devait faciliter la reprise des fermes.
London earlier this week - farmers protest against the inheritance tax on family farms. It’s time for the government to stop biting the hand that feeds them.
Video credit: @SaveBritishFood pic.twitter.com/HXFJAj10n7— No Farmers, No Food (@NoFarmsNoFoods) February 13, 2025
Une mesure applicable en avril 2026
Mais le gouvernement travailliste, lors de la présentation de son premier projet de budget a annoncé fin octobre que cette exonération ne s'appliquerait plus aux exploitations dont la valeur dépasse un million de livres (1,20 million d'euros) à partir d'avril 2026. Ces exploitations seront désormais soumises à un taux d'imposition de 20 %, soit la moitié du taux habituel des droits de succession.
Not once, but twice NFU President Tom Bradshaw (@ProagriLtd) was on @SkyNews yesterday. On Business Live with @darrenmccaffrey he highlighted the terrible human impact of the family farm tax on the older generation. #StoptheFamilyFarmTax
📺👇 pic.twitter.com/s3a55sGiTd— National Farmers' Union (@NFUtweets) February 11, 2025
Lire aussi : Quelles fiscalités au moment de la transmission ?
L’agriculture devrait bénéficier de 5 milliards de livre les deux prochaines années
Keir Starmer, le premier ministre britannique, avait affirmé au moment des premières manifestations que « la grande majorité des exploitations agricoles » ne serait pas impactée en précisant que le seuil réel à partir duquel ces droits de succession seraient payés pourrait s'élever à 3 millions de livres (3,6 millions d'euros) en raison des abattements prévus dans le cas où un couple souhaitait transmettre son exploitation à un enfant. Il avait également annoncé que 5 milliards de livres (6 milliards d'euros) allaient être consacrées à l'agriculture lors des deux prochaines années.
A relire : Le Royaume-Uni incite les agriculteurs âgés à partir
Le principal syndicat agricole britannique inquiet pour le renouvellement des générations
Selon des données du Trésor, les trois quarts des agriculteurs échapperont à cette taxe. Mais le principal syndicat agricole, le NFU (Union nationale des paysans) n’est pas d’accord avec ce chiffre puisqu’il estime que deux tiers des exploitations seront touchés par la réforme de l’impôt sur l’héritage. « Si l’on inclut les équipements, les bâtiments et le bétail, la plupart des domaines valent plus d’un million de livres » a-t-il affirmé. Les agriculteurs craignent de ne plus pouvoir transmettre leur exploitation.