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Pourquoi la plateforme Amazon était-elle au Salon de l’agriculture ?

La plateforme numéro 1 mondiale d'e-commerce, Amazon, s'est lancée dans l'alimentaire. Dix de ses 400 adhérents étaient présents au Salon de l'agriculture, sous sa bannière, pour faire connaître La Boutique des producteurs, encore largement méconnue six ans après sa création.

Salon de l’agriculture, pavillon 2. Parmi les stands dédiés à l’artisanat régional, celui d’Amazon ne dépareille pas : un large comptoir devance un décor d’épicerie où sont exposés bouteilles de vin, pots de miels, tablettes de chocolat, apportés par les dix producteurs français présents. A côté, quatre stands où chaque producteur bénéficie d’une large place pour déployer ses produits à vendre. Les mentions d’Amazon sont multiples sur le périmètre, mais discrètes.

On parle et surtout on goûte les vins, fromages, miels ou chocolats qui sont à vendre sur place. « C’est un stand d’artisanat, de producteurs locaux ? », croit savoir ce Parisien qui s’est arrêté goûter un verre de Reignac, en animation au comptoir, « un stand de vin ? », s'interrogent en cœur une bande d'amis en visite.

 

Amazon propose depuis 2018 La Boutique des producteurs, soit un espace dédié à l’alimentation au sein même de la plateforme dans la rubrique Épicerie. 400 producteurs y sont adhérents, producteurs de vin, de miel, de viande, de produits frais ou secs, chocolatiers, etc. et 13 000 produits y sont référencés. C’est pourtant la première fois que la plateforme était présente au Salon.

« On a mis du temps à construire ça », justifie Clara Getzle, responsable des services aux PME chez Amazon.fr. Montrer que « c'est une opportunité incroyable pour [les producteurs] de développer leur activité » sur Amazon ou encore, « faire savoir aux consommateurs qu'ils peuvent aussi venir sur Amazon et sur cette boutique des producteurs », constituent la raison principale de l’installation d’un stand Amazon parmi les spécialités régionales Porte de Versailles.
 

Les producteurs vont sur Amazon pour se diversifier

« Notre principal canal de commercialisation est la grande distribution française », introduit Morgan Lerogeron, responsable e-commerce à la chocolaterie normande Les Chevaliers d’Argouge, adhérente à Amazon depuis sa création en 2018, « nous avons étudié des pistes de diversification et Amazon est apparue à ce moment-là ». « Tout le monde connaît Amazon », renchérit Ian Tardon, responsable communication, marketing et commerce au Château de Reignac, producteur de vin dans le Bordelais. « Le fait de référencer nos produits sur la plateforme nous permet de toucher de nouveaux clients en France, de faire connaître nos produits et cela, sans compétences digitales », se félicite Victor Mazoyer, directeur général de Toutengros, épicerie fine à Montélimar. « Pour avoir un trafic quotidien comme Amazon.fr, il faudrait investir en publicité ciblée, ce sont des sommes colossales », abonde Morgan Lerogeron.
 

Un abonnement à 39 euros par mois

L’adhésion à la plateforme est en effet simple et ne requiert aucune compétence en informatique. Le producteur fournit un dossier d’inscription puis s’acquitte des 39 euros d’adhésion mensuels qui lui donnent « la possibilité de présenter ses produits, son savoir-faire, la façon dont il travaille le produit et de définir ses prix, déroule Clara Getzle, ensuite, il vend directement aux clients et en contrepartie, Amazon perçoit une commission sur les ventes réalisées ».

 

Une part de chiffre d'affaires encore faible mais un avenir plein d’espoir

La plupart des producteurs interrogés par Reussir affirment que leur chiffre d’affaires sur Amazon ne dépasse pas les 3% du chiffre d'affaires global, pourtant, ils croient au potentiel d’Amazon et de ses multiples entrepôts installés partout en Europe. « On a des projets à court-moyen terme, dévoile Morgan Lerogeron, on va utiliser Amazon pour partir sur des pays européens comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne également ». Depuis la pandémie de Covid-19, le public est devenu friand de livraisons express promises par la plateforme, « la rapidité est très importante sur le e-commerce, soulève-t-il, les gens veulent acheter un produit l'avoir le plus rapidement chez eux ».
 

Acheter en ligne : une pratique qui a de l’avenir ?

Un rapide sondage empirique dans les allées du Salon de l’agriculture le prouve, tout le monde n’est pas prêt à acheter des produits fermiers sur internet. Dans un sondage réalisé par la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), seuls 10% des internautes interrogés connaissent et ont acheté des produits alimentaires locaux en ligne au cours de l’année 2021 (baromètre Fevad/Médiamétrie mai 2022). Toutefois, les chiffres montrent la présence croissante des produits alimentaire sur internet : la catégorie alimentaire/boisson arrive en 9e position sur les 15 produits les plus achetés en ligne par les Français en 2021, soit 33% des internautes. Enfin, 41,8 millions d’internautes français ont achetés sur internet au cours de la même année et 52% d’entre eux, sur Amazon.

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