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Vitalac analyse la qualité immune du colostrum

L’application Scop’Ig analyse la teneur en immunoglobulines du colostrum des truies. La nutrition permet d’améliorer cette valeur pour mieux protéger les porcelets.

Vitalac a mis au point une méthode d’évaluation de la quantité d’immunoglobulines présentes dans le colostrum. Les prélèvements de colostrum sont faits à la tétine au moment de la naissance du premier porcelet. « C’est à ce stade que la quantité d’immunoglobulines est la plus importante », justifie Élodie Stéphan, experte en démarches nutritionnelles chez Vitalac. Le colostrum est ensuite analysé en laboratoire. Les résultats sont interprétés par une application appelée Scop’Ig créée par Vitalac. Elle permet aussi d’évaluer la variabilité des données. Les valeurs sont comparées à la base de données constituée de l’ensemble des prélèvements réalisés en élevage. Scop’Ig se présente sous la forme d’un kit de prélèvements et d’acheminement des échantillons, et d’une application web utilisée pour interpréter les résultats.

De 70 à 140 mg d’immunoglobulines par ml de colostrum

Les premiers prélèvements réalisés sur 500 truies par Vitalac révèlent des valeurs moyennes d’immunoglobulines totales très différentes selon les élevages, et surtout une variabilité intraélevage très forte. Ces valeurs peuvent aller du simple au double, oscillant entre 70 et 140 mg par ml de colostrum, autour d’une valeur moyenne de 112 mg/ml. « L’objectif in fine est d’augmenter la quantité moyenne d’immunoglobulines du colostrum pour que les porcelets acquièrent une meilleure immunité passive, et surtout de diminuer cette variabilité », explique Emmanuel Landeau, chef produit porc Vitalac. Pour lui, l’alimentation joue un rôle primordial sur ces niveaux d’immunoglobulines. « C’est une voie de travail développée par Vitalac depuis 2013 avec le programme Nutritec. Il a pour objectif de stimuler l’immunité des truies, notamment avant la mise bas », rappelle-t-il (voir Réussir Porc janvier 2016, page 34). « L’apport de micronutriments spécifiques aux truies en fin de gestation stimule le fonctionnement de leur système immunitaire et améliore la qualité du colostrum. » Des essais réalisés en élevages montrent une hausse sensible de la concentration d’immunoglobulines dans le colostrum et une baisse de la variabilité des valeurs suite à la mise en place de ce programme alimentaire. « La qualité immune du colostrum augmente même sur les valeurs déjà élevées », complète Emmanuel Landeau, qui met en avant l’intérêt de Scop’Ig. "Grâce à ce nouveau service, on peut mesurer et visualiser rapidement, en moins de deux semaines après réception des échantillons, l’effet d’un programme nutritionnel sur la teneur en immunoglobulines dans le colostrum."

De nouvelles perspectives en génétique et en santé

En complément de l’approche nutritionnelle, Scop’Ig ouvre aussi de nouvelles perspectives, notamment en génétique ou dans le domaine de la santé. L’application pourrait servir d’outil de diagnostic pour vérifier le statut immunitaire du troupeau de truies. Elle permettrait de mesurer la réussite d’un vaccin ou d’un autovaccin, d’évaluer un programme de préparation des cochettes, ou encore de comprendre des résultats d’élevage, et notamment la mortalité des porcelets en maternité. « Ce type d’approche peut aussi être utilisée pour intégrer l’immunité dans la sélection des animaux. » Aujourd’hui, la base de données est constituée de 500 analyses réalisées en élevage. « Cette base est évolutive et nous ouvre de nouvelles pistes d’amélioration en élevage », conclut-il.

Améliorer l’immunité pour limiter l’antibiothérapie

Jean-Charles Vingante, éleveur à Loc-Eguiner, dans le Finistère, avec 500 truies naisseur engraisseur, se donne pour objectif de diminuer ses dépenses de santé par une approche globale qui intègre le renforcement du statut immunitaire des animaux. C’est pourquoi il teste depuis septembre le programme alimentaire Nutritec proposé par Vincent Kerhervé, technico-commercial Vitalac sur le Finistère nord. « La forte densité porcine de la région rend le statut sanitaire du cheptel très fragile, malgré un protocole vaccinal lourd », explique-t-il. Les porcelets sont notamment sujets à de la toux chronique, surtout d’octobre à mars. « Nous travaillons sur des alternatives aux antibiotiques, avec notamment des solutions de phytothérapie. En parallèle à cette démarche, le renforcement de l’immunité des animaux prend tout son sens. » Les prélèvements de colostrum, réalisés à la mise en place du nouveau programme alimentaire et deux mois après, montrent une nette amélioration de sa valeur immune. La valeur moyenne d’immunoglobulines passe de 110 à 119 mg/ml, et le coefficient de variation a baissé de 4 points. Avec 14,18 porcelets sevrés par portée, 12,4 % de pertes sur les nés vivants et un poids moyen de 6,3 kg au sevrage à 25 jours, Jean-Charles Vingante mise désormais sur la vigueur et l’homogénéité des porcelets au sevrage, plutôt que sur une nouvelle progression de la prolificité. « Le renforcement de l’immunité passive acquise grâce à un colostrum de meilleure qualité va contribuer à atteindre cet objectif », conclut Élodie Stéphan.

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