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Un bloc naissage de 290 truies pour passer à la vitesse supérieure

Frédéric Baudet a entièrement reconstruit à neuf son bloc naissage et le post-sevrage pour augmenter la taille de son cheptel et progresser en performances techniques.

Installé à Maroué, près de Lamballe dans les Côtes-d’Armor, Frédéric Baudet a récemment investi dans un nouveau bloc naissage et un post-sevrage qui lui a permis de passer de 200 à 290 truies naisseur engraisseur. Des bâtiments conçus pour sortir des performances techniques de haut niveau. « Une obligation pour s’en sortir », justifiait-il, à l’occasion d’une porte ouverte organisée avec son groupement Cooperl le 2 février dernier. Dans le bâtiment gestante, l’éleveur a opté pour le Selfifeeder d’Asserva en groupes statiques. « J’avais investi dans des bat-flanc en 2013 pour la mise aux normes bien-être. Mais le Selfifeeder permet d’alimenter les truies à la carte selon leur gabarit et leur état d’engraissement, grâce à leur identification individuelle. Après seulement deux mois de fonctionnement, Frédéric Baudet constatait déjà que les premières truies entrées en maternité ainsi que leur portée étaient nettement plus homogènes. Avec ce système d’alimentation, il est aussi possible de loger plus de truies sur la même surface de bâtiment grâce à un gain de place dans les couloirs, ce qui a permis d’augmenter le cheptel sans pousser les murs, précise-t-il. L’impact financier de cet investissement est donc limité. »

Optimiser les distributions d’aliment pour couvrir les besoins des truies

La maternité a également été conçue pour faire progresser les performances techniques. « Dès la première bande, je sais que je vais gagner un porcelet par portée grâce aux cases balance. » L’alimentation de précision permise par le Maternéo, du même fournisseur que le Selfifeeder, va optimiser le programme alimentaire pour mieux couvrir les besoins des truies. Les alimentateurs sont approvisionnés par deux chaînes permettant d’utiliser deux aliments durant la lactation. Les plaques des nids à porcelets sont chauffées avec de l’eau chaude produite par une chaudière au gaz. Une pompe à chaleur fonctionnant par aquathermie sera prochainement installée. Ce procédé récupère les calories de l’eau d’un captage destinée à l’abreuvement des animaux et au lavage des salles. L’installateur annonce un retour sur investissement inférieur à trois ans. L’eau chaude est également utilisée pour chauffer les salles du post-sevrage par des aérothermes régulés. Ces salles ont été réfléchies pour améliorer l’hygiène et le confort des porcelets, avec notamment un sol entièrement en caillebotis plastique nid d’abeille et des trappes relevables pour laver les préfosses. Le système d’alimentation multiphase permet d’adapter les apports aux besoins physiologiques des animaux, en faisant varier dans le temps le taux d’incorporation de chaque aliment dans la ration. « Depuis que j’utilise ce nouveau post-sevrage, le GMQ 8-30 kg est passé de 410 à 532 grammes par jour. » Une augmentation de la croissance qui s’est malheureusement accompagnée de l’apparition de la maladie de l’œdème, en voie d’être maîtrisée avec la mise en place d’un vaccin.

Une évolution logique de son parcours professionnel

Pour Frédéric baudet, cet investissement est une évolution logique de son parcours professionnel qui a démarré par le rachat d’un élevage hors cadre familial. À son installation, les bâtiments existants, encore très fonctionnels, et son approche technique lui ont permis d’atteindre rapidement des performances de haut niveau : « souvent plus de 13 porcelets sevrés par portée, et des indices en engraissement à moins de 2,5 grâce aux mâles entiers ». Mais la vétusté des installations, et surtout deux incendies avaient rendu nécessaire une modernisation du parc bâtiment.

Au total, ce bloc naissage aura coûté 3 000 euros par place de truie, en incluant le post-sevrage et les locaux techniques, mais sans le bâtiment gestante déjà existant. Le site de production comprend également un engraissement de 800 places, qui sera réformé quand un nouveau projet d’engraissement sur racleur Trac sur un autre site aura vu le jour.

En savoir plus

Le bloc naissage de l’EARL Le clos quartier en chiffres

290 truies présentes
Conduite en 5 bandes de 50 mises bas, sevrage à 21 jours
Objectif de production de 8 300 porcelets par an
Quarantaine 2 salles de 20 places
Verraterie 2 salles de 60 places
Gestante 3 cases de 50 places
Maternité une salle de 50 places
Post-sevrage 4 salles de 336 places

Les fournisseurs

Terrassement, réseaux : MCTP, Le Gouray (22)
Maçonnerie, élévations : Pigeon Préfa, Combourg (35)
Charpente, couverture : Arcanne, Lamballe (22)
Caillebotis béton : Celtys, Landerneau (29)
Cases mise bas, aménagements post-sevrage : Calipro, Lamballe (22)
Chauffage : Rochefort, La Bouillie (22)
Électricité, ventilation, alimentation : Asserva - CS Elec, Hénansal (22)

Maternéo alimente et abreuve les truies à la carte

Avec un recul de quatre ans, le système d’alimentation en maternité Maternéo d’Asserva choisi par Frédéric Baudet a fait ses preuves. « Les éleveurs qui l’ont installé constatent généralement des poids de porcelets sevrés en hausse de 200 grammes », rapporte Stéphane Renaud, de la société CS Elec à Hénansal dans les Côtes-d’Armor. Un gain de poids permis par l’augmentation des quantités d’aliment consommés par les truies. Le plan d’alimentation est désormais bien rodé. « Tous les matins les truies reçoivent une dose de 100 grammes d’aliment accompagnée de 500 ml d’eau. » Une ration vite consommée en dehors des périodes de mise bas. Ensuite, durant la plage horaire définie par l’éleveur, les truies reçoivent des doses d’aliment et de l’eau dès que les sondes situées dans les auges sont découvertes. Entre les repas, l’éleveur peut également programmer la distribution d’eau. « Nous avons remarqué un pic de consommation d’eau systématique la veille des mises bas. Pour les utilisateurs du Maternéo, c’est devenu un indicateur qui leur permet d’optimiser la préparation de ces mises bas. »

D. P.

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