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Truies gestantes : associer aire paillée et caillebotis est un bon compromis

Afin de combiner bien-être animal et respect de l’environnement, une gestante associant une aire paillée et un système de réfectoire courette sur caillebotis est un bon compromis.

 

Midiporc est à l’initiative d’un projet européen dans lequel divers acteurs de la filière porcine Occitanie, accompagnés par des experts de l’Ifip, ont imaginé le bâtiment de demain respectueux à la fois du bien-être animal et de l’environnement.

Pour les gestantes, deux options ont été imaginées. L’objectif était de combiner dans un même logement un sol sur caillebotis avec la distribution de paille en plus ou moins grandes quantités. La première option est assez proche des systèmes Dac déjà présents sur le terrain tandis que la deuxième proposition est davantage en rupture avec les logements couramment rencontrés. Elle est structurée en deux parties clairement distinctes. La première partie est sur caillebotis. Elle offre une surface de 2,37 m² par truie et l’on y trouve des réfectoires autobloquants. Théoriquement, il s’agit de la zone d’alimentation, de circulation et de défécation. La deuxième partie est en contrebas de 40 cm par rapport à la zone sur caillebotis. Il s’agit d’une dalle béton de 1m² par truie sur laquelle l’éleveur peut distribuer de la paille. Cette zone est complexe à gérer car elle doit être suffisamment confortable pour être utilisée exclusivement comme une zone de repos et non comme une zone de défécation. Pour ce faire, la stratégie de paillage sera probablement à adapter aux saisons.

En hiver, il faudra privilégier une épaisseur importante et travailler en litière accumulée afin de garantir une zone de couchage agréable. Par contre, en été, une litière accumulée n’est pas appropriée car les fermentations génèrent une extra-chaleur peu agréable pour les animaux. Il faudra donc privilégier une fine épaisseur de paille gérée en litière raclée. Ceci pourra être combiné avec un système de brumisation.

Pour la gestion des effluents, l’évacuation de la paille hors du bâtiment pourra se faire soit avec un engin autoporté soit via un système de raclage de type « bovin ». De plus, les zones sous caillebotis disposent de racleur en V ou sont gérées avec un système de lisier flottant. Concernant la ventilation, elle est gérée de manière dynamique avec une gaine de ventilation centralisée qui pompe l’air sous la zone caillebotis.

La gestion d’une aire paillée propre est cruciale

Les performances environnementales de la gestante sont calculées sur trois critères (énergie, ammoniac et gaz à effet de serre (GES)). Elles sont comparées à celles de deux élevages de référence classique sur caillebotis intégral, l’un sans bonne pratique (Réf), et l’autre avec lavage d’air et couverture associée à de la méthanisation passive de type Nénufar (Réf env +). 

Pour l’énergie, les économies sont de 54 % par rapport aux élevages de référence grâce à la ventilation centralisée. Pour les émissions d’ammoniac, la technique du lisier flottant et le lavage d’air permettent de réduire d’environ 20 % supplémentaires par rapport à la référence Env + si les truies défèquent dans les zones sur caillebotis. Cependant, il existe encore de nombreuses incertitudes quant aux comportements des animaux avec ce type de logement et la localisation des déjections.

Si une partie des déjections est réalisée dans les aires paillées, les émissions remontent à hauteur de la référence Env +. Côté gaz à effet de serre, les émissions sont proches de celles de la référence sans bonne pratique lorsque les truies s’approprient correctement leurs zones de vie. De même que pour l’ammoniac, les émissions deviennent plus importantes si les truies font leurs déjections sur la litière. Un fumier va se former et devient une zone privilégiée de formation de protoxyde d’azote (N2O). Ce gaz à effet de serre a un pouvoir de réchauffement global 298 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).

Globalement, pour ce type de logement, il faut prévoir un surcoût minimum de 1 400 euros par place par rapport à un logement gestante traditionnel (sur la base du coût des matériaux en janvier 2021), soit un coût de 2 700 à 2 800 euros la place. Cette plus-value est principalement liée à l’augmentation importante de la surface allouée aux truies, à la gestion de deux types de sol ainsi que la présence d’un dispositif de lavage d’air.

Côté Web :

Retrouvez une vidéo 3D présentant ce bâtiment sur la chaîne Youtube de l’Ifip. : Playlist « Bâtiment de demain »

Retrouvez une brochure avec les principaux résultats du projet sur le site internet de l’Ifip :

https://ifip.asso.fr/quels-batiments-delevage-porcin-pour-demain-telech…

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