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Augmenter la lumière naturelle dans les élevages de porcs avec 4 solutions innovantes

Les concepteurs de bâtiment ne manquent pas d’imagination pour valoriser la lumière naturelle dans les salles quand les fenêtres sont en nombre insuffisant. Voici quatre conceptions retenues par l’Ifip et les Chambres d’agriculture qui s’adaptent à des bâtiments conventionnels ou alternatifs.

Chez Quentin Lemoine à Bréhand (22) le bandeau lumineux surmontant le couloir central permet d'obtenir une surface d'entrée de lumière naturelle équivalente à 3% de la ...
Chez Quentin Lemoine à Bréhand (22) le bandeau lumineux surmontant le couloir central permet d'obtenir une surface d'entrée de lumière naturelle équivalente à 3% de la surface au sol, imposé par le cahier des charges du label rouge Opale.
© D. Poilvet

1. Un couloir central lumineux en grand volume

 La société Rose-Eludis charpente a récemment réalisé des couvertures en plaques de polycarbonate translucides grandes ondes au-dessus des couloirs centraux de bâtiments naissage ou d’engraissement. Ainsi la luminosité est maximale et surtout homogène sur toute la longueur du couloir. Cette lumière diffuse indirectement dans les salles via les fenêtres donnant dans le couloir.

Néanmoins, ce concept nécessite de revoir l’architecture du bâtiment. En effet, le couloir devient alors une zone en grand volume. Si on veut avoir un bon rendu visuel, il faut faire en sorte de n’avoir aucun élément de charpente dans cette zone. Pour permettre cette réalisation, chaque rangée de salles de part et d’autre du couloir central est surmontée d’une charpente autonome constituée de fermettes monopente. Elles se rejoignent sur le couloir central pour former le faîtage et supporter les plaques translucides au-dessus du couloir central. Vu de l’extérieur, tout porte à croire qu’il s’agit d’un bâtiment bipente classique alors qu’il s’agit de deux bâtiments monopentes accolés. Les deux combles de chaque rangée sont indépendants. Ils sont isolés du couloir central par des panneaux en mousse de polyuréthane et disposent chacun d’une entrée d’air en pignon. « C’est un plus quand on a des salles logeant des stades physiologiques différents, qui permettent une ventilation indépendante pour chacun des deux côtés », argumente Pierre Meunier, commercial chez Rose-Eludis charpente.

 

 
Quatre solutions innovantes pour augmenter la lumière naturelle dans les élevages de porcs

 

2. Des puits de lumière dans les salles et les couloirs

Les puits de lumière constituent une solution pour apporter de la lumière naturelle dans les grandes salles ou les couloirs de service. Ils captent la luminosité du jour sur la toiture du bâtiment, pour la transférer par un conduit réfléchissant jusqu’à un diffuseur situé en plafond. Ces installations peuvent restituer une intensité d’une centaine de lux à deux mètres sous le diffuseur, même par temps nuageux. L’installation de puits de lumière dans le couloir central du bâtiment permet de faire entrer indirectement de la lumière dans les salles, en complément des fenêtres donnant vers l’extérieur.

 

 
Les puits de lumière fournissent un éclairage intense dans les salles ou les couloirs, au moins identique à un bon éclairage LED.
Les puits de lumière fournissent un éclairage intense dans les salles ou les couloirs, au moins identique à un bon éclairage LED. © Ifip

La gaine traverse le comble pour amener la lumière jusqu’au couloir (cf schéma).

 

 
Quatre solutions innovantes pour augmenter la lumière naturelle dans les élevages de porcs

L’un des principaux inconvénients de ces installations est l’entretien et l’intervention sur les puits de lumière après l’installation. En effet, après quelques années d’utilisation, les plaques peuvent jaunir (selon le type de matériaux utilisé) ou s’opacifier avec les salissures ou le dépôt de mousse. L’intervention au faîtage reste délicate et dangereuse pour les éleveurs. L’une des solutions peut être de revoir la charpente du bâtiment en transformant ce bipente en un double bipente. Dans cette configuration, le puits de lumière se trouve dans le chéneau et à une hauteur raisonnable ce qui facilite les interventions.

 

 
légende commune à photo 01
 © D. Poilvet

 

3. Des murs lumineux en plaques de polycarbonate

Insérer une plaque de polycarbonate transparente dans un mur du bâtiment est une solution simple et à moindre coût pour faire entrer beaucoup de lumière. Elle nécessite cependant une conception de charpente spécifique. S’agissant d’un matériau non porteur, il faut donc prévoir une charpente traditionnelle de type poteaux. Ces plaques sont translucides, alvéolaires et plus ou moins épaisses.

 

 
Une plaque de polycarbonate est positionnée sur le long pan d’un bâtiment sur paille (vue extérieure et rendu lumineux à l’intérieur du bâtiment).
Une plaque de polycarbonate est positionnée sur le long pan d’un bâtiment sur paille (vue extérieure et rendu lumineux à l’intérieur du bâtiment). © Ifip

L’air présent à l’intérieur lui confère un faible pouvoir isolant. Elles sont donc plutôt destinées à des bâtiments sur paille, dans lesquels les animaux pourront trouver du confort thermique en se nichant dans la litière. Dans ces bâtiments, il est possible de réaliser un mur lumineux de 1,5 à 2 mètres de haut. S’il s’agit d’un bâtiment sur caillebotis, il vaut mieux prévoir un bandeau de 40 à 60 cm maximum pour éviter de trop refroidir la salle, à moins d’avoir des systèmes de chauffage disponible. Le rendu visuel dans le bâtiment est très agréable, même par temps couvert. La lumière est diffuse et homogène sur toute la longueur du bâtiment.

 

 
légende commune à photo01
 © Ifip

 

4. Des volets d'entrée ou de sortie d'air translucides

Les systèmes d’entrée de lumière peuvent également avoir d’autres utilités, notamment pour la gestion de l’ambiance. Dans un élevage du nord de la France, des plaques de polycarbonate translucides installées sur les côtés des salles servent également d’entrée d’air régulée. Leur ouverture est motorisée et varie en fonction des besoins de renouvellement de l’air. Le bâtiment est en grand volume, de sorte que la lame d’air suive la charpente et fasse une boucle au-dessus des animaux. Le seul point de vigilance à prendre en compte est la longueur du volet.

 

 
La verrière située au faîtage du bâtiment est motorisée et bouge le long d’une crémaillère selon le besoin d’extraction d’air de la salle.
La verrière située au faîtage du bâtiment est motorisée et bouge le long d’une crémaillère selon le besoin d’extraction d’air de la salle. © Ifip

Il est toujours préférable de multiplier l’installation de petits volets d’entrée d’air dont les ouvertures peuvent être modulables selon le débit de ventilation plutôt qu’un seul volet monobloc souvent plus difficile à piloter. Dans le même esprit, les plaques de polycarbonate peuvent être installées au faîtage pour servir d’extraction d’air en ventilation statique ou dynamique. On parle alors de dôme, de lanterneau translucide ou encore de verrière. En période de forte pluie, il faut trouver le bon réglage pour permettre un renouvellement correct de l’ambiance sans laisser trop d’eau entrer dans le bâtiment. Dans les deux cas de figure, le taux d’ouverture du volet ou de la verrière est contrôlé par le boîtier de régulation selon la température de la salle.

 

 
La plaque de polycarbonate s'ouvre pour permettre l’entrée d’une lame d’air dans la salle selon les besoins de ventilation.
La plaque de polycarbonate s'ouvre pour permettre l’entrée d’une lame d’air dans la salle selon les besoins de ventilation. © Ifip

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