Aller au contenu principal

Passer à l’impôt sur les sociétés, une décision à étudier

Une exploitation soumise à l’impôt sur le revenu peut décider de soumettre ses bénéfices à l’impôt sur les sociétés, avec à la clé un taux d’imposition plus intéressant et une meilleure maîtrise des prélèvements fiscaux et sociaux. Cette décision implique d’en appréhender les conséquences avant de franchir le cap.

Mickaël Defain, juriste fiscaliste CerFrance
© CerFrance

Les exploitations agricoles sont, de droit, soumises à l’impôt sur le revenu (IR). Au gré de leur évolution, elles peuvent être tentées de soumettre leur résultat à un autre régime, à savoir celui de l’impôt sur les sociétés (IS).

Plusieurs modalités pour opérer ce changement sont possibles.

Pour les sociétés civiles agricoles, EARL, Gaec et SCEA, le passage à l’impôt sur les sociétés relève d’une option. Il faut toutefois savoir que cette option est irréversible : aucun retour au régime de l’impôt sur le revenu ne sera plus possible. Un autre mode de passage à l’impôt sur les sociétés consiste à adopter une forme sociale, qui, de droit, soumettra les résultats de l’exploitation à l’impôt sur les sociétés. Tel est notamment le cas de la société à responsabilité limitée (SARL) ou la société par action simplifiée (SAS).

Un troisième mode de passage à l’impôt sur les sociétés se rencontre dans les exploitations qui exercent des activités « accessoires » telles que la vente directe, la méthanisation… En effet, dès que le chiffre d’affaires de ces activités dites accessoires dépasse 50 000 € ou 30 % de l’activité agricole, la société deviendra automatiquement redevable de l’impôt sur les sociétés.

Un impact majeur sur la fiscalité

Dans les exploitations soumises à l’impôt sur le revenu, le taux d’imposition des résultats suit un barème progressif qui peut atteindre 45 %. Rien de tel dans les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés. En effet, pour celles-ci il existe deux taux d’imposition. Pour les petites et moyennes entreprises (PME) réalisant moins de 38 120 euros de résultat, le taux est de 15 %. Au-delà il passe à 33,33 % (33 1/3).

Concernant les cotisations sociales dans les exploitations soumises à l’impôt sur le revenu, le bénéfice, qu’il soit appréhendé ou non par l’exploitant, est soumis à cotisations sociales.

Dans les sociétés à l’impôt sur les sociétés, seule la rémunération réellement perçue par le dirigeant est soumise à cotisation.

En outre, depuis 2014, la part des dividendes (c’est-à-dire la quote-part du bénéfice versé aux associés déduction faite de la rémunération du dirigeant, et de l’impôt sur les sociétés) qui excède 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant est également soumise à cotisations sociales.

Enfin, à l’impôt sur les sociétés, le bénéfice qui n’est pas distribué est mis en réserve pour capitaliser, investir ou réaliser des distributions ultérieurement.

Au-delà d’une tranche marginale d’imposition supérieure à 40 %, la question de l’opportunité de changer le régime fiscal de son exploitation se pose.

Pour y répondre, une étude préalable sera nécessaire. Elle prendra en compte la situation actuelle et future, ainsi que les différentes conséquences qui découleront de ce changement.

Les plus lus

<em class="placeholder">François Pinsault dans la partie engraissement du bâtiment cochettes : « Ce bâtiment nous permettra de produire sur site 676 cochettes en introduisant seulement 10 ...</em>
« Nous produisons les cochettes pour notre élevage de 1 400 truies »
La SCEA de Bellevue a investi dans un nouveau bâtiment destiné à élever les cochettes nécessaires au renouvellement de son…
<em class="placeholder">« Le silo tour est un investissement structurant » estiment Marie-Pierre Roul, Timothée Roul, 3ème en partant de la gauche, et Emmanuel Chapeau, à droite, ici avec ...</em>
"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"
À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d…
<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Guillaume Toquet, accompagné de Virginie (à gauche), l’ancienne salariée de l’atelier porc, et Clémence qui l’a remplacée, ancienne apprentie.</em>
« L’alternance en élevage de porc, c’est du gagnant-gagnant »

Pendant trois ans, Guillaume Toquet a accueilli Clémence en alternance sur son exploitation porcine. Aujourd’hui bien formée,…

<em class="placeholder">Cédric Lemée et son fils, Martin, maîtrisent parfaitement la phase de détection des chaleurs et des inséminations artificielles.</em>
« Je n’ai jamais eu de bandes de truies à moins de 90 % de fertilité »
Le Gaec La Boulaie obtient des performances de fertilité et de prolificité de haut niveau. Une conduite d’élevage…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)