"Mes porcelets sont chauffés à 78 % grâce au biogaz d’une fosse à lisier"
Pour réduire sa facture énergétique, le Gaec Bescond a investi dans la méthanisation passive grâce à une couverture flottante Nénufar sur une fosse à lisier.
Pour réduire sa facture énergétique, le Gaec Bescond a investi dans la méthanisation passive grâce à une couverture flottante Nénufar sur une fosse à lisier.
Le Gaec Bescond de 250 truies NE, à Plourin-Ploudalmézeau, dans le Finistère, a installé en 2020 une couverture flottante Nénufar sur une fosse à lisier. Le biogaz produit par méthanisation passive sert à chauffer le bâtiment de post-sevrage de 1 200 places de porcelets.
« Nous avions l’obligation de couvrir cette fosse, explique Gilbert Bescond. Cette solution avait un double intérêt, en termes d’économie d’énergie et d’impact environnemental (réduction des émissions notamment de GES, préservation de la valeur azotée du lisier), tout en réduisant les frais d’épandage et de traitement (évacuation de l’eau de pluie). Je suis très convaincu par ce système. »
Le bâtiment s’y prêtait bien : il était déjà équipé d’un circuit à eau chaude et d’une chaudière à gaz, qui a été adaptée pour brûler du méthane. « Ce dernier apporte en moyenne 78 % des besoins de chauffe du bâtiment de post-sevrage, soit une économie de propane de 7 tonnes par an. »
Un suivi rapproché pour optimiser la production de biogaz
La couverture Nénufar est posée sur une fosse de réception de 450 m3, par laquelle tout le lisier de l’élevage transite avant d’aller vers la station de traitement. « Plutôt que de l’installer sur une grande fosse, cette solution permet de limiter le coût d’investissement tout en optimisant la production de biogaz. »
Il obtient ce rendement élevé en renouvelant le lisier en permanence. « Elle reçoit tous les quinze jours du lisier frais et chaud (plus méthanogène), sans jamais être totalement vidée au risque de faire chuter l’activité biologique. La fosse est entièrement renouvelée tous les deux mois environ. »
L’éleveur surveille quotidiennement la production de biogaz sur l’automate, pour décider quand ajouter du lisier frais (mieux vaut l’installer sur une zone de passage) et contrôle chaque semaine la qualité du biogaz.
Le coût réactualisé d’une telle installation reviendrait aujourd’hui à 61 000 euros, en comptant uniquement le surcoût de la couverture Nénufar par rapport à une couverture classique et en intégrant la ligne biogaz (18 000 euros), le brasseur équipé d’une virole (15 000 euros) et la transformation de la chaudière (8 000 euros), soit 31 600 euros après subvention (40 %).
Selon l’approche économique d’Evel’Up, avec un financement à 3,5 % sur dix ans, il faut compter 6 700 euros de charges annuelles (annuités, assurance, main-d’œuvre et entretien), soit un retour sur investissement estimé à 10 ans grâce à l’économie de propane (5 220 euros) par an. « Il serait bien entendu plus long pour un élevage qui devrait aussi financer le chauffage à eau chaude, précise Guy Jézéquel, conseiller chez Evel’Up.
La présence d’un puits de pompage est par ailleurs indispensable. » « Une fosse de taille moyenne peut suffire pour installer une couverture Nénufar, le diamètre conditionnant l’investissement, ajoute l’éleveur. Ma fosse fait 3 mètres de profondeur, l’idéal serait d’avoir 4 à 5 mètres. »