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Les attentes sociétales croissantes appellent à de nouvelles réponses

Tech Porc organise une journée à Quessoy, dans les Côtes-d’Armor, le 27 novembre prochain, pour mieux comprendre les attentes sociétales et y répondre.

Elsa Delanoue. "Les actions des associations antiélevages créent une forme d'inquiétude auprès du grand public."
© Idele

Face à des citoyens toujours plus exigeants sur la qualité des produits qu’ils consomment mais également sur les méthodes de production, les éleveurs de porcs et leurs partenaires ont engagé depuis plusieurs années des réflexions et des investissements conséquents pour réduire l’impact environnemental, améliorer les conditions de vie des animaux ou encore les pratiques d’élevage. Afin d’accompagner ces réflexions et ces choix, les chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire et l’Ifip-Institut du porc organisent la quatrième journée Tech Porc, le 27 novembre prochain, au lycée agricole de La Ville Davy à Quessoy, dans les Côtes-d’Armor. Les experts des trois structures y présenteront les résultats des derniers travaux de la recherche et du développement. Leurs interventions apporteront un éclairage pour mieux comprendre et prendre en compte les enjeux sociétaux. Les exposés seront largement dédiés aux réponses techniques qui peuvent y être apportées, via les équipements, l’alimentation, ou encore le mode de production.

Trois questions à Elsa Delanoue, sociologue à l’Idele, l’Ifip et l’Itavi

« Les éleveurs doivent démontrer qu’ils sont à l’écoute des citoyens »

Comment expliquez-vous la multiplication des interpellations sociétales adressées à l’élevage ?

Les actions de mobilisation menées par les associations antiélevages, L 214 en particulier, jouent un rôle important dans l’amplification d’un mouvement de fond à l’égard des animaux. Leurs actions sont très relayées par les médias généralistes. Elles créent une forme d’inquiétude auprès du grand public vis-à-vis de l’élevage. L’éloignement des consommateurs du monde agricole contribue également à cette tendance. Ils ont de plus en plus de mal à faire la part des choses entre leurs animaux de compagnie et les animaux de rente. À cela s’ajoutent des préoccupations grandissantes liées à la qualité et l’origine des aliments, amplifiées par les « scandales » sanitaires des dernières années. Par ailleurs, les inquiétudes du grand public se focalisent souvent sur les élevages intensifs, assimilés à des élevages dits « industriels ». Or, la production porcine concerne essentiellement des élevages intensifs. C’est un modèle en contradiction avec l’élevage rêvé par les citoyens, avec des animaux qui peuvent idéalement accéder à l’air libre, à la lumière naturelle…

Comment risquent d’évoluer ces attentes sociétales ?

Il est difficile de répondre précisément à cette question, car deux tendances contradictoires apparaissent aujourd’hui. D’une part, beaucoup de citoyens sont préoccupés par ce qu’ils consomment. Ils veulent des garanties sur la qualité sanitaire des produits, le bien-être animal, l’environnement… D’autre part, on assiste à un recul des repas dits « à la française », garants des bonnes habitudes alimentaires. Le développement de la restauration hors foyers et l’essor des produits transformés rendent plus difficiles le choix de son alimentation. Il est probable que ces deux tendances vont perdurer ces prochaines années, sans qu’on sache si l’une prendra le dessus sur l’autre.

Quels sont les éléments de réponses possibles pour la filière porcine ?

La réponse la plus évidente, mais pas la plus facile à mettre en œuvre, est de proposer différents produits qui répondent à toutes les attentes sociétales. Au consommateur ensuite de choisir ce qu’il préfère selon ses envies et ses moyens. Plus simplement, les éleveurs de porcs doivent démontrer qu’ils sont à l’écoute des citoyens, en mettant en avant ce qu’ils ont déjà engagé en matière de bien-être animal, d’environnement, d’hygiène… Ils ne doivent pas nier les éventuelles dérives passées, tout en prouvant qu’ils trouvent des solutions pour répondre aux inquiétudes de la société.

En savoir plus :

4e journée Tech Porc : comment répondre aux attentes sociétales croissantes ?

Mardi 27 novembre 2018, de 9 h 45 à 17 h 15 à Quessoy, dans les Côtes-d’Armor

Programme

10 h 15 : élevage et société

Interpellations sociales : état des lieux
Le bien-être animal : challenges techniques et réponses possibles
Environnement : objectiver et améliorer le bilan environnemental global

14 h 50 : quels challenges techniques pour la conduite des truies

Évolution des équipements en maternité
Survie néonatale
Conduite en production biologique
Travail : l’éleveur et l’animal ; travail et santé.

Participation : 95 € TTC (déjeuner et documents inclus)

Inscriptions : www.ifip.asso.fr/fr/content/journee_techporc

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