"L’électrolyse en ligne limite la corrosion des circuits d'eau de mon élevage de porcs"
La SCEA Bedouet est équipée du procédé de traitement de l’eau Olimpe-Agri. Simple d’utilisation, il lui permet de lutter contre le biofilm et de maintenir une eau de bonne qualité bactériologique dans son élevage de porcs.
La SCEA Bedouet est équipée du procédé de traitement de l’eau Olimpe-Agri. Simple d’utilisation, il lui permet de lutter contre le biofilm et de maintenir une eau de bonne qualité bactériologique dans son élevage de porcs.
Compacte, l’installation de traitement de l’eau, dont s’est équipé Daniel Bedouet il y a dix-huit mois, tient sur un panneau mural de 1,2 m2, avec très peu d’emprise au sol mis à part son bac de sel. L’appareil Olimpe-Agri désinfecte l’eau utilisée dans son élevage de 260 truies naisseur engraisseur à Saint-Cyr-le-Gravelais en Mayenne, soit 23 m3 par jour en moyenne.
Cette machine utilise l’électrolyse en ligne : la totalité de l’eau utilisée par l’élevage traverse la cellule d’électrolyse pour être désinfectée instantanément, à la différence des systèmes de traitement par électrolyse classiques qui fabriquent du désinfectant et le stockent dans un bac pour l’incorporer ensuite dans le circuit d’eau au fur et à mesure des besoins (systèmes déportés).
Son fabricant français Windwest a mis au point un procédé breveté sur la cellule d’électrolyse qui permet de travailler avec de faibles niveaux de conductivité. « Il nécessite très peu d’apport de sel, ce qui limite le risque de corrosion et l’usure de la cellule », explique Damien Bernard, responsable commercial Grand Ouest. C’est d’ailleurs l’un des avantages que recherchait l’éleveur en investissant dans ce nouveau procédé.
Peu d’apport de sel, moins de corrosion
Auparavant équipé d’une machine déportée avec une membrane poreuse, Daniel Bedouet était déjà convaincu de l’efficacité de l’électrolyse sur la désinfection de l’eau. « Mais la machine d’origine danoise était complexe à utiliser et demandait une surveillance très régulière. Je ne pouvais pas me permettre le moindre dysfonctionnement. D’autant plus que mon eau, même après déferrisation, a une teneur riche en fer (juste en dessous de la norme), ce qui augmente potentiellement le risque de bouchage des canalisations. » Après quatre ans d’utilisation, certaines pièces abîmées par la corrosion devaient être remplacées. Leur coût était équivalent à celle d’une machine Olimpe-Agri, ce qui l’a définitivement décidé à investir dans ce nouveau procédé. Installé près de la cuve tampon de 30 m3, l’appareil est alimenté par l’eau du forage, qui a été préalablement déferrisée et démanganisée. « Avant toute installation, on réalise une analyse bactériologique et physico-chimique de l’eau », précise Damien Bernard, de Windwest. Ce procédé ne fonctionne qu’avec des eaux de dureté inférieure à 20 TH, un taux de fer maximal de 1 mg/l et de 0,2-0,3 mg/l pour le manganèse. "On vérifie également la conductance naturelle de l’eau (capacité à laisser passer le courant électrique). Dans 15 à 20 % des élevages, elle est suffisamment élevée et on ne fait aucun ajout de sel. Dans les 80 % restants, comme c’est le cas ici, on incorpore du sel, mais en très faible quantité (0,1 g/l), pour atteindre une conductance d’au moins 1 Siemens. Le procédé produit du chlore constitué à 99,5 % de chlore libre, majoritairement sous forme d’acide hypochloreux, considéré comme le composé le plus actif dans les mécanismes biocides. La teneur en chlore libre atteint 4 mg/l en sortie d’électrolyse et 2-2,5 mg/l en bout de ligne, avec une rémanence d’au moins 24 heures. »
Des charges de fonctionnement réduites
L’éleveur accède aux données de l’appareil via une application sur la tablette fournie par Windwest. En un clic, il peut vérifier le débit de traitement, la conductance… Mais dans les faits, Daniel Bedouet surveille relativement peu les indicateurs. « Le procédé est fiable. Je n’ai pas d’inquiétude. »
La maintenance est réalisée par l’entreprise (intégrée dans le prix d’achat). Le bac de sel est rempli tous les 15 jours. « Il n’y a pas à manipuler de produits dangereux. Ce procédé est sécurisé. Il n’a pas d’effet sur l’appétence et il est moins onéreux que d’autres systèmes d’électrolyse en termes d’achat et de fonctionnement. »
L’éleveur a calculé des charges de fonctionnement de 0,12 euro/m3 d’eau traitée, en comptant le sel et le remplacement de la cellule qui doit être réalisé tous les 18 à 24 mois (450 euros) hors électricité (1).
(1) 300 watts de consommation électrique pour une intensité de 22 ampères.
Destruction des pathogènes et production d’oxydants
Le procédé Windwest combine deux actions. « Il génère un champ électrique qui détruit une partie des pathogènes. Il utilise les sels minéraux de l’eau et les transforme en oxydants qui au bout de plusieurs heures retrouvent leur forme initiale », détaille Stéphane Leyssale, dirigeant de l’entreprise.
La force de traitement liée à l’intensité du courant varie en fonction du débit d’eau instantané et selon une consigne paramétrée lors de l’installation, à partir de la conductivité de l’eau. « Ce système permet de monter jusqu’à une intensité électrique de 24 ampères sans dégrader les plaques en titane de la cellule d’électrolyse, tout en maintenant un pouvoir désinfectant élevé », explique Damien Bernard. Le pouvoir désinfectant est mesuré à partir d’un test de chlore libre et non pas avec une sonde de potentiel Redox, « car c’est une mesure très instable en fonction des constantes de l’eau ».
Des tests réalisés en laboratoires (1) ont montré l’efficacité biocide du procédé, même après 24 heures, ainsi que l’absence d’influence de l’eau traitée sur certaines molécules qui peuvent être incorporées dans l’eau, notamment les minéraux (fer), la vitamine A et deux antibiotiques (doxycycline et flubendazole). Par précaution, le fabricant préconise d’arrêter l’électrolyse lors de la distribution par l’eau d’un vaccin.
Près de 220 machines ont été commercialisées jusqu’à présent, réparties par tiers entre les élevages porcins, avicoles et bovins. Une cellule peut traiter jusqu’à 40 m3 par jour. Il existe une version d’appareil avec deux cellules pouvant traiter jusqu’à 5-6 m3 par heure (8 500 euros avec une cellule, 9500 euros avec deux cellules).
(1) Laboratoire de chimie de Rennes et laboratoire Lasat, certifié Cofrac.
Daniel Bedouet, à Saint-Cyr-le-Gravelais, en Mayenne
« Un système simple avec très peu de surveillance »
« Je considère la qualité de l’eau comme un paramètre fondamental à maîtriser, aux mêmes titres que la qualité de l’air et du bâtiment. Et ceci d’autant plus que notre élevage est dans une démarche de porc sans antibiotique et que l’alimentation des animaux se fait uniquement par voie liquide (dès la maternité sur les porcelets à partir de 10 jours). Simple à utiliser, le système de traitement Olimp- Agri m’apporte une tranquillité d’esprit. Je n’ai plus à m’en préoccuper et peux me focaliser sur autre chose. Il participe à la maîtrise sanitaire de l’élevage. Je n’ai plus de problèmes d’entérotoxémies. Il est fiable et compétitif en termes de coût. Je peux me permettre d’utiliser des coproduits sans avoir à les acidifier. »