Aller au contenu principal

L’avenir du jambon de Bayonne reste toujours à écrire

L’IGP jambon de Bayonne créée il y a vingt ans doit faire face à de nouveaux défis, notamment pour tenir compte des nouvelles demandes sociétales.

5 000 emplois ont été pérennisés grâce à l'IGP jambon de Bayonne.
© Consortium du jambon de Bayonne

La filière porcine du Sud-Ouest fêtait le vingtième anniversaire de l’identification géographique protégée (IGP) jambon de Bayonne, le vendredi 9  novembre dernier, à Arzacq-Arraziguet, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une IGP dont la création n’a pas été un long fleuve tranquille. A priori, « faire comprendre à tous les acteurs de la filière qui ont des cultures différentes qu’il y avait réciprocité d’intérêt à redistribuer les marges  » a été quelque peu sportif et a donné lieu à des discussions passionnées voire homériques, se souvient Bernard Dupont, créateur et ancien président du Consortium du jambon de Bayonne. Mais « nous avons toujours travaillé dans le respect des uns et des autres et dans la confiance réciproque, même si nous n’étions pas toujours d’accord  ».

Passer d’un modèle équitable à un modèle durable

« Cette cohésion a été la première clé de votre succès  », salue Didier Guillaume, le nouveau ministre de l’agriculture présent pour l’occasion. Car au final, l’essentiel était de rapatrier la production dans le bassin de l’Adour et la plus-value liée à cette appellation. En vingt ans, « 5 000 emplois directs et indirects, stables et non délocalisables ont été pérennisés  », chiffre Patrick Le Foll, directeur général de Fipso. De même, Pierre Harambat, l’actuel président du Consortium, rappelle que dans la même période, « 50 millions d’euros ont été redistribués aux éleveurs  », récompensant leurs efforts accomplis pour respecter le cahier des charges. Ce qui fera dire à Jean-Pierre Raynaud, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, que "la filière porcine du Sud-Ouest était une filière équitable. Mais est-elle durable ?  », s’interroge-t-il. Malgré l’indéniable succès de l’IGP jambon de Bayonne, « l’avenir n’est pas un chemin parsemé de roses  », reconnaît Pierre Harambat. Respect de l’environnement, du bien-être animal, « il ne s’agit pas seulement de bien faire, il faut aussi le prouver et le faire savoir  », poursuit le président du Consortium. Pour répondre à ce nouveau défi, la filière a engagé une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ainsi, toutes les pratiques, de l’élevage à la salaison, en passant, bien sûr, par l’abattage, vont être évaluées « nous faisons le pari que cette certification est la voie à suivre pour construire la filière des vingt prochaines années  », conclura Pierre Harambat.

Une IGP à trois étages

Les jambons ne représentent qu’un petit quart de la carcasse, environ 22  %. Par ailleurs, seulement un sur deux, voire sur trois, passe la sélection draconienne pour être estampillé “Bayonne”. Dès lors, les jambons non bayonnables, et l’ensemble de la viande fraîche ont été valorisés par une deuxième IGP obtenue en 2013. Le consortium du jambon de Bayonne a présenté une troisième demande d’IGP pour le sel de Salies-de-Béarn, ingrédient sans lequel il n’y aurait pas de jambon bayonnable. Le 14  juin 2016, l’Europe reconnaissait la pureté sans égale de ce sel gemme riche en oligo-éléments et obtenu par simple évaporation des eaux de source de la station thermale béarnaise.

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">Romain Robert, EARL de la Barre : « le BRS nous fait gagner 25 hectares de plan d’épandage. »</em>
« Mon élevage de porcs est autonome avec 148 hectares de foncier»

Romain Robert s'est installé sur l'exploitation familiale porcine en reprenant un site d'élevage adossé à 80 hectares de SAU…

<em class="placeholder">Camille Gérard, Chambre d&#039;agriculture de Bretagne</em>
Les derniers-nés des grandes portées de porcelets sont les plus fragiles

Une étude démontre la vulnérabilité des derniers porcelets nés issus de portées hyperprolifiques.

<em class="placeholder">Stéphane Monfort, SCEA Porc Lanvaux (à gauche) et Loïc Havez, Danbred, adaptent l&#039;alimentation des cochettes pour augmenter la longévité des truies.</em>
« Je restreins la croissance de mes cochettes Danbred pour assurer une bonne longévité »

À la SCEA Porc Lanvaux, la croissance des cochettes Danbred est bridée pour ne pas dépasser un poids vif de 160 kilos à la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)