La filière porcine d'Auvergne-Rhône-Alpes fait son bilan environnemental
L’empreinte environnementale de la filière porcine d’Auvergne-Rhône-Alpes est qualifiée de satisfaisante, selon un bilan réalisé par l’Ifip.
L’empreinte environnementale de la filière porcine d’Auvergne-Rhône-Alpes est qualifiée de satisfaisante, selon un bilan réalisé par l’Ifip.
Pour agir il faut savoir où on en est. C’est dans cette optique que l’interprofession Auvergne-Limousin (Ipal) et Interporc Rhône-Alpes ont réalisé le bilan environnemental des 692 élevages de ces deux anciennes régions dont une grande partie constitue désormais la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce bilan démontre que le niveau global de performance environnementale de ces élevages est satisfaisant. Sur l’ensemble des critères évalués impactant l’environnement (consommations d’eau et d’énergie, émissions d’ammoniac et de gaz à effet de serre, rejets d’azote et de phosphore), leur maîtrise est conforme aux recommandations ou indicateurs nationaux.
Des performances individuelles des élevages contrastées
Les performances moyennes de la région sont très proches des données nationales concernant les consommations d’eau. Ces dernières sont par ailleurs inférieures à la référence 2014 de l’Ifip de 15,5 litres par kilo de carcasse. Les performances sont également du même niveau concernant les émissions d’ammoniac (NH3). 51 % des élevages enquêtés avaient mis en place une bonne pratique permettant de les réduire (évacuation fréquente des effluents, couverture de fosse…). Il en est de même pour le bilan des gaz à effet de serre (GES) moyen. Les performances moyennes régionales s’avèrent meilleures sur les consommations d’énergie fossile : une partie des élevages enquêtés produit des porcs sur paille ou en plein air, ce qui réduit les consommations d’énergie liées à la ventilation et au chauffage des bâtiments. Les performances moyennes sont a contrario moins bonnes sur les rejets d’azote et de phosphore. La teneur en azote des aliments et les indices de consommation sont plus élevés qu’au niveau national. Pour le phosphore une explication tient à l’intégration de lactosérum dans l’alimentation de certains élevages fabricants leurs aliments à la ferme. Une variabilité s’observe entre la typologie des élevages. Les performances environnementales sont meilleures pour un premier groupe constitué d’élevages conventionnels de plus de 1 000 animaux équivalents (moins d’eau consommée, de rejets d’azote et de phosphore, d’émissions de NH3 et de GES). Un second groupe constitué d’élevages conventionnels de moins de 1 000 animaux équivalents a des performances moins bonnes, mais proches du premier groupe pour les rejets et les émissions. Le troisième groupe constitué d’élevages différenciés voit ses performances environnementales décrocher, avec notamment des productions de NH3 et de GES par truie et par porc à l’engrais plus élevés. La taille moyenne de ces élevages est plus modeste et ils ne sont pas intégrés dans une filière de production. Ils sont souvent complémentaires d’autres ateliers et s’inscrivent dans des logiques de valorisation de territoires à fortes contraintes.
Une filière territorialisée
85 % des porcs produits dans la région y sont abattus avec une distance moyenne à l’abattoir de 80 km. Cette distance est inférieure à la moyenne nationale (120 km). Les abattoirs de la région abattent aussi 46 % de porcs charcutiers élevés dans d’autres régions limitrophes du fait de la taille importante de deux d’entre eux (Lapalisse dans l’Allier et les Crêts dans l’Ain). Pour l’alimentation des porcs, les élevages s’approvisionnent majoritairement localement grâce à la présence de zone de cultures dans la région. 27 % d’entre eux fabriquent leurs aliments à la ferme (43 % des porcs charcutiers). Les aliments importés d’autres régions représentent 3 % des aliments consommés. La valorisation des effluents d’élevage est exclusivement locale. Les élevages de la région produisent 3 233 tonnes d’azote et 1 800 tonnes de P2O5 par an, intégralement valorisés pour les cultures de la région. Ces engrais organiques permettent de limiter le recours à des engrais minéraux et participent de fait à une économie circulaire. Enfin, l’élevage porcin permet de nourrir 11 % des habitants de la région, soit 864 229 personnes, sur la base du contenu en protéines animales totales. Cette contribution représente aussi 29 % des portions annuelles de porcs par habitant, en tenant compte d’une consommation moyenne annuelle en porc de 33,3 kg.
Sur la base de ce bilan, la filière porcine se tourne maintenant vers l’avenir avec :
L’objectif est de préserver l’ancrage territorial de la filière Auvergne-Rhône-Alpes pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire et de relocalisation des approvisionnements.
Repères
Les performances des élevages de la région Aura ont été calculées par l’Ifip à l’échelle d’un élevage moyen représentatif des 692 élevages de la région, et pour trois sous-groupes :
Des données ont été collectées pour tous les élevages (exploitation de bases de données Bd porc et GTE, enquête des fabricants d’aliments), et des enquêtes ont été réalisées dans une quarantaine d’élevages avec l’outil Geep (Gestion environnementale des élevages porcins).
Les + et les – environnementaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Côté web
Retrouvez la brochure de présentation des résultats détaillés