Trois questions à Boris Duflot, directeur du pôle économie de l’Ifip
« La filière doit mieux répondre à la diversité des attentes »
L’Ifip organise le 3 décembre à Paris une journée d’échanges sur l’évolution des marchés et des attentes sociétales, et sur ce que cela implique pour le maillon de la production.
L’Ifip organise le 3 décembre à Paris une journée d’échanges sur l’évolution des marchés et des attentes sociétales, et sur ce que cela implique pour le maillon de la production.
Pourquoi les éleveurs et la filière doivent-ils tenir compte des attentes sociétales ?
Boris Duflot - « Je pense que cette thématique est devenue centrale pour le devenir de notre filière. Elle a été particulièrement mise en lumière ces dernières années par les évolutions réglementaires (Egalim), les engagements et stratégies de la filière (plan de filière d’Inaporc, démarches de RSE - Responsabilité sociétale d’entreprise, segmentation de la production) et les controverses sur l’élevage qui traversent la société. Les attentes des consommateurs portent de plus en plus sur les modes d’élevage et leurs impacts : bien-être animal, gestion de la santé, impacts environnementaux… »
Que pourra-t-on apprendre à la journée d’échanges de l’Ifip ?
B.D. - « Les experts de l’Ifip présenteront les tendances des marchés du porc français, la consommation et les attentes sociétales. Ils analyseront des démarches engagées dans les élevages en France et à l’étranger. Ils mettront en évidence le rôle des autres maillons de la filière et du collectif pour valoriser, sécuriser, et faciliter la transition des élevages. La journée sera aussi largement ouverte aux témoignages des acteurs des filières et aux retours d’expériences, ainsi qu’aux échanges avec la salle. »
Cette transition est-elle compatible avec la réalité des marchés ?
B.D. - « Le marché français du porc est tiré par la demande de produits à des prix accessibles. Il est également très interconnecté avec les marchés internationaux, exigeants sur des critères complémentaires comme la conformité sanitaire, la régularité, et bien sûr la compétitivité prix. Pour répondre favorablement aux demandes sociétales, il faudra impérativement répercuter les surcoûts de production aux clients et in fine aux consommateurs. Pour cela, les producteurs devront s’organiser à la fois autour de démarches visant à communiquer et rassurer sur leurs pratiques, et aussi développer les segments à plus forte valeur ajoutée, en diversifiant la production et ciblant plus finement l’offre de produits du porc. »